Le gouvernement marocain soutient son ministre de la justice

Afriquinfos Editeur
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Le gouvernement du Maroc a estimé que la décision de procéder à des prélèvements sur les salaires des grévistes est "irréversible et contraignante", concerne plusieurs secteurs et est déjà en vigueur au niveau de certains d'entre eux qui connaissent des grèves.

M. Ramid, avait menacé de présenter sa démission si le gouvernement ne procédait pas à la ponction sur les salaires des fonctionnaires grévistes. Il a affirmé que tous les départements sont tenus de mettre en application cette décision qui a concerné 2771 greffiers, soulignant que l'Etat a le droit de recourir, le cas échéant, à la force appropriée et nécessaire pour faire respecter la loi.

M. Ramid a également souligné que la décision d'effectuer des prélèvements sur les salaires des grévistes est une décision "irréversible", ajoutant que cette position est fondée sur une décision gouvernementale prise à l'unanimité, conformément à la loi en vigueur et partant du principe que la rémunération est la contrepartie du travail fourni.

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Le ministre de tutelle a expliqué sa position par le mouvement de protestation décidé par le bureau national du Syndicat démocratique de la justice, suite aux ponctions sur salaires, conformes aux règlements, pour des fonctionnaires dont l'absence répétitive a été préjudiciable à la marche normale des juridictions.

Lesdits sit-in "sont de nature à perturber le bon fonctionnement du département de la justice et à nuire aux intérêts des justiciables et des auxiliaires de la justice, notamment après les avancées réalisées dans le dossier des agents de greffe au cours des dernières années", a expliqué M. Ramid, qui a indiqué que la grève des fonctionnaires du ministère marocain de la Justice et des Libertés en 2012 a coûté 10.877.344 Dirhams (DH) et des heures de travail perdues estimées à 472.928.

De même et lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Rabat, M. Ramid a souligné que la décision d'opérer des ponctions est "une décision gouvernementale définitive et irrévocable", faisant état du gaspillage de 365.138 journées de travail dans le secteur de la Justice pour un coût de plus de six milliards de centimes en moins de deux années. Il a accusé le syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié à la FDT (Fédération démocratique du Travail),  d'occasionner une perte d'environ 11 millions de dirhams aux Caisses de l'Etat.

Par ailleurs, la Fédération marocaine du secteur de la Justice, affiliée à l'UNTM (Union marocaine des travailleurs du Maroc), est entrée en ligne et a refusé la décision du ministre de tutelle, soulignant que la loi régissant le droit de grève n'a pas été encore promulguée.

M. Ramid a, en outre, exprimé la volonté du ministère d'entamer un dialogue avec les grévistes en présence des juristes et des professionnels afin de mettre un terme aux grèves et aboutir à une paix sociale. Dans ce sens, il a annoncé, mercredi à Rabat, que son département va procéder à l'indemnisation sur les heures supplémentaires et les permanences des greffiers des tribunaux du royaume.

M. Ramid a précisé qu'un projet de décret portant sur l'indemnisation sur les heures supplémentaires et la permanence en application des dispositions du statut des greffiers est en cours d'élaboration et a été présenté pour avis aux représentations syndicales.