Gestion de la Covid-19: l’OMS et la Chine auraient pu agir plus vite et plus fort, selon Johnson-Sirleaf

Afriquinfos Editeur
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Genève (© 2021 Afriquinfos)-  Le virus du nouveau coronavirus aurait pu être circonscrit et ne serait pas devenu une pandémie si les bonnes décisions avaient été prises diligemment, dès l’apparition des premiers cas en Chine. Ce sont là des conclusions d’un groupe d’experts indépendants mis en place par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et co-présidé par l’ancienne Présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf. Le panel impute la responsabilité de la situation sanitaire mondiale actuelle à Pékin et ironie du sort, au commanditaire du rapport, l’OMS. Ces deux entités auraient pu alerter la communauté mondiale plus tôt selon ces experts.

Avec un peu de 96 millions de cas de contaminations et plus de 2 millions de décès, la pandémie de la Covid-19 est sans aucun doute l’une des pires crises sanitaires qu’ait connu le monde. Ses répercussions économiques et sociales sont tout aussi désastreuses avec une économie mondiale au ralenti et des secteurs d’activité en grande difficulté. Et dire que cette situation aurait pu être évitée avec un minimum de communication. C’est ce qui ressort d’un rapport préliminaire du groupe d’experts indépendants, mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et chargé d’établir une évaluation honnête de la gestion de la crise, et tirer des leçons pour l’avenir. 

Co-présidé par l’ancienne Première ministre néo-zélandaise, Helen Clark, et l’ancienne présidente du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, ce panel épingle la lenteur et le manque de réactivité de la Chine et de l’OMS aux premières heures de l’épidémie. «L’OMS et la Chine auraient pu agir plus vite et plus fort après les premiers cas de la Covid-19», écrit le groupe. Des mesures d’endiguement auraient également dû être immédiatement mises en œuvre dans tous les pays confrontés à un cas probable, estiment-ils.

Et d’ajouter : «Il est clair que des mesures de santé publique auraient pu être appliquées plus énergiquement par les autorités chinoises locales et nationales en janvier (2020)», font remarquer ces anciens dirigeants. La lenteur de l’OMS à réunir son Comité d’urgence au début de la pandémie et ses hésitations à déclarer l’urgence sanitaire internationale, degré d’alerte le plus élevé pour une épidémie, sont également pointées du doigt.

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« On ne voit pas clairement pourquoi il ne s’est pas réuni avant la troisième semaine de janvier, ni pourquoi il n’a pu d’emblée s’entendre sur la déclaration d’une urgence de santé publique de portée internationale », souligne le panel d’experts indépendants.

Ellen Johnson-Sirleaf et ses co-auteurs ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Ils déplorent en effet que l’OMS ait tardé à déclarer l’état d’urgence sanitaire et se refusait à employer le terme “pandémie pour désigner le nouveau coronavirus”. Selon le rapport, il apparaît clairement avec le recul que le nombre des infections au stade initial de l’épidémie dans tous les pays était plus important que ce qui a été annoncé.

«Une épidémie en grande partie cachée a contribué à la propagation mondiale du virus», fait valoir le rapport. «Si l’on avait appliqué le principe de précaution aux premières indications non confirmées d’une transmission interhumaine asymptomatique, des mises en garde plus précoces et plus fortes auraient pu être lancées par l’OMS et les autorités nationales et locales concernant le risque de transmission», relève le panel.

Après tant d’hésitations et de tergiversations, les mesures drastiques recommandées par l’OMS pour endiguer la pandémie ont été également pointées du doigt. La fermeture des frontières aériennes et terrestres notamment qui n’était pas nécessaire a «très probablement été utile pour freiner la transmission» de la Covid-19, mais a eu «eu un impact négatif sur les flux des produits de base», dénoncent ces anciens dirigeants.

Boniface T.