Les fonctionnaires de la Justice paralysent les tribunaux marocains

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

En effet, le SDJ a décidé d'observer une grève nationale les 17, 18 et 19 octobre dans tous les tribunaux du Maroc et de maintenir les sit-in des membres de ses bureaux locaux au sein des tribunaux, entrepris depuis le 15 octobre. De même, la FDT a adressé une lettre de protestation au Chef de gouvernement dans laquelle elle dénonce la manière avec laquelle le ministère de la justice a traité les mouvements de protestation du personnel de la Justice, réclament par la même occasion l'annulation de la décision des prélèvements sur les salaires des grévistes. Plusieurs raisons expliquent le ras-le-bol du SDJ.

La principale est que depuis son arrivée à la tête du ministère de la Justice, Ramid qui est également dirigeant du PJD, travaille inlassablement pour que le Syndicat proche de son parti, puisse devenir un syndicat majoritaire dans le secteur au détriment du SDJ.

Le ministère de tutelle réagit illico presto via un autre communiqué dans lequel il affirme que la décision d'effectuer des prélèvements sur les salaires des fonctionnaires "absentéistes" au ministère de la Justice est "irrévocable", en partant du principe que "la rémunération est la contrepartie du travail fourni". Le ministère explique sa position par le mouvement de protestation décidé par le bureau national du Syndicat démocratique de la justice, suite aux ponctions sur salaires, "conformes aux règlements", pour des fonctionnaires dont l'absence répétitive a été préjudiciable à la marche normale des juridictions. Lesdits sit-in "sont de nature à perturber le bon fonctionnement du département de la justice et à nuire aux intérêts des justiciables et des auxiliaires de la justice, notamment après les avancées réalisées dans le dossier des agents de greffe au cours des dernières années", ajoute la même source.

- Advertisement -

Pour sa part, le Club des magistrats du Maroc a dernièrement observé, un sit-in devant la Cour de cassation à Rabat pour demander la mise en oeuvre des dispositions constitutionnelles relatives à l'organisation du pouvoir judiciaire. Dans une déclaration à la télévision marocaine, le vice-président du Club, Mohamed Anbar, a indiqué que les magistrats, "qui subissent des conditions de vie déplorables", ont appelé à ce sit-in après le refus du gouvernement d'ouvrir un dialogue au sujet de leurs "revendications légitimes". M. Anbar a souligné que les principales demandes des protestataires portent sur l'indépendance des juges et la rupture des liens avec le ministère de la Justice.

Dans un communiqué rendu public et en revenant sur les slogans scandés los du sit-in observé samedi par le club relatifs notamment à l'indépendance de la justice, l'amélioration de la situation matérielle des juges et la lutte contre la corruption, le ministère souligne que "la lutte contre toutes formes de corruption est une priorité du gouvernement actuel" et que plusieurs poursuites judiciaires pour corruption ont été engagées dans tous les secteurs et que des juges ont été déférés devant le conseil supérieur de la magistrature pour le même motif.