Et si Drogba et compagnies terminaient leur carrière en Afrique ?

Afriquinfos Editeur
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Frederic O. Kanouté a marché sur les plates bandes de Didier Drogba en Chine. Il est à fort parier que d’autres grands noms du football africain choisiront la destination de l’Empire du milieu dans les mois et années à venir, pour terminer leur carrière. Les billets de banque plus que l’envie de relever un dernier défi sportif pèsent dans ces choix qui sont avant tout personnels.

Mais, l’on est dans une certaine mesure ébahi par ces options sportives quand l’on se souvient que trop souvent, les crampons les plus célèbres en Afrique ne cessent de plaider pour une professionnalisation de l’environnement du foot sur leur continent. Comment cette donne pourra-t-elle prendre forme rapidement si elle ne bénéficie pas d’une once d’aura des plus grosses célébrités du foot africain ? Didier Drogba et Frédéric Kanoute ne toucheraient pas certes de gros cachets en rentrant terminer leur carrière en Afrique; cependant ils contribueront assurément à accroître la réputation d’un championnat du continent noir qui les accueillerait. Vous imaginez aisément l’effet que pourrait produire sur un jeune noir féru du foot international de voir un Samuel Eto’o, Drogba, Adebayor, Essien, etc. jouer sous les couleurs des Orlando Pirates ou d’El Ahly !

Les compétitions nationales professionnelles de club sur le continent berceau de l’Humanité se comptent certes sur le bout des doigts mais « quand on veut, on peut », nous apprend l’adage. Ces dernières années, les meilleurs élèves du football professionnel en Afrique ont démontré et surtout étalé leurs capacités à concurrencer des joueurs issus des championnats occidentaux que tout le monde idéalise sur le continent noir.

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Le Tp Mazembe de la Rdc a disputé la finale du Mondial des clubs en 2010 avec des footballeurs provenant d’un championnat que l’on pourrait aisément qualifier de semi-professionnel. L’Egypte a damé le pion entre 2006 et 2010, à la Can, à des sélections d’Afrique formées de joueurs expatriés. L’Afrique du Sud, sur la base d’une sélection à dominante locale, a joué avec panache la Coupe des Confédérations de 2009, en ne se faisant éliminer que sur le fil par le Brésil, futur vainqueur de ce trophée !! Il suffit de fouiller dans les annales du ballon rond en Afrique pour se bassiner d’afro-optimisme.

Les mutations souhaitées par tous dans l’environnement du ballon rond en Afrique dépendent en grande partie, à n’en point douter, de la volonté des joueurs originaires de ce continent. Qu’ils y vivent ou qu’ils résident à l’étranger. Avec un peu plus de volonté, "de patriotisme" et d’organisation, le sportif peut montrer la voie à l’administratif sur le continent noir. Andrei Schevchenko et David Trezeguet (qui sont retournés au bercail pour terminer leurs carrières) sont des exemples à suivre sur ce sujet. Rejouer en Ukraine et en Argentine, loin s’en faut, n’a pas flétri le talent et la renommée de ces stars contemporaines du ballon rond. Il ne peut en être autrement pour les crampons africains qui décideraient de finir leur vie sportive en Afrique.

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