Espionnage des téléphones au Maroc, une réalité

Afriquinfos Editeur
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Le sujet de la sécurité des données personnelles est une fois de plus remis sur le tapis. Selon une enquête menée par le laboratoire canadien spécialisé en nouvelles technologies Citizen Lab, le Maroc aurait fait l’acquisition d’un logiciel espion « légal » qui lui permettrait d’espionner les smartphones des marocains.

Comment ça fonctionne ?

Le logiciel permet de prendre le contrôle sur les téléphones par le biais de ses applications mais également du microphone et de l’appareil photo. Ainsi, le propriétaire du logiciel, en l’occurrence l’Etat, a accès à vos conversations, vos photos, et même votre position géographique par le système de géolocalisation présent dans le smartphone.

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Il suffit de cliquer sur un lien présent sur les réseaux sociaux ou une pièce jointe reçue par mail pour que le système s’installe sur votre smartphone et commence à vous tracer. Le système fonctionne avec une facilité déconcertante du fait de la vulnérabilité des principaux systèmes d’exploitation que sont iOS, Android ou Windows.

A quelles fins ?

Le magazine « Wired » révèle que le gouvernement marocain aurait utilisé ce logiciel espion afin de surveiller des militants des droits de l’homme, des journalistes, et même des opposants politiques. Le média citoyen Mamfakinch.com serait une des principales cibles de cet espionnage. Le site Slate révélait que la rédaction de Mamfakinch avait reçu un mail anonyme accompagné d’une pièce jointe qui s’était révélé être une passerelle pour  installer le logiciel espion.

Ce système d’espionnage est très pratique pour les gouvernements répressifs qui souhaitent connaître les agissements des opposants au pouvoir. Ils peuvent ainsi être au courant des manifestations prévues et faire en sorte d’empêcher les mouvements de révolte.

Les pays concernés

Citizen Lab révèle dans son rapport que 21 pays sont concernés par l’achat de ce logiciel nommé « Hacking Team ». Parmi eux, on compte cinq pays africains que son l’Egypte, le Soudan, l’Ethiopie, le Niger et le Maroc. En Ethiopie, un collectif de blogueurs souhaitant informer la population et favoriser le débat public a d’ailleurs été arrêté.


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