Le témoignage d’un ancien employé de la Fédération kényane d’athlétisme (AK) révèle que de hauts dirigeants de l’AK, auraient reçu «un pot-de-vin» de 500.000 dollars, de la compagnie américaine Nike. Au mois de novembre 2015, le journal britannique «Sunday Times» révélait déjà que le vice-président de l’AK, David Okeyo, était l’un des trois Kényans accusés d’avoir détourné 700.000 dollars d’un contrat de partenariat entre la Fédération kényane et Nike.
Les documents fournis par l’ancien employé de l’instance kényane, en possession du quotidien américain (échanges de mails, lettres, relevés bancaires et factures) apportent plus de clarté.
Selon le New York Times, l’affaire remonte à 2009, lorsque des dirigeants kényans se plaignent auprès de Nike, l’accusant de traiter le Kenya de «dépotoir», en ne fournissant que des habits de très mauvaise qualité, selon les échanges de mails.
Un membre du bureau exécutif de l’AK, cité par le «New York Times» sous le couvert de l’anonymat, avance qu’il s’agissait peut-être une d’une «ruse» de la part des dirigeants kényans «pour clore le contrat qui les liait à la Compagnie américaine afin de toucher un pot-de-vin de la part d’une autre compagnie». Car peu après, l’AK concluait un nouveau contrat de sponsoring avec Lin-Ning Company, une compagnie chinoise spécialisée dans les fournitures sportives.
Papa Massata Diack impliqué?
Un agent marketing, servant d’intermédiaire avec Li-Ning Company aurait alors versé quelques 200.000 dollars sur le compte de la Fédération kényane, «somme rapidement retirée par l’un de ses hauts dirigeants», rapporte le New York Times.
Par ailleurs, le Times affirme que cet intermédiaire ne serait autre que Papa Massata Diack, l’un des fils du Sénégalais Lamine Diack, ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), qui est sous le coup d’une enquête de la justice française pour «corruption», «corruption passive» et «blanchiment aggravé» dans le vaste scandale touchant la Fédération internationale d’athlétisme.
VIGNIKPO AKPENE