Dakar, capitale de l’art africain contemporain

Afriquinfos Editeur
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Cet événement culturel, qui est un lieu d'échange entre artistes africains, collectionneurs et amateurs d'art, réunit pour sa dixième édition, 42 artistes venus de 21 pays africains et de l'île de la Réunion, rien que pour son exposition international.

S'y ajoutent des plus de 200 lieux d'exposition, en hommage à des peintres sénégalais ou dédiés à la créativité des femmes et des manifestations spontanées et autonomes à travers la ville de Dakar et sa banlieue, ainsi que dans les régions du Sénégal.

Le ton de la manifestation a été a été donné par le président sénégalais Macky Sall qui a salué cette "sublime fête de l'esprit, de la créativité et de l'intelligence", ajoutant que la longévité de la biennale est le signe de sa pertinence et de sa vitalité.

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Le Musée Théodore Monod de Dakar, qui abrite l'exposition internationale, a refusé du monde, avec un public venu nombreux découvrir le talent des artistes africains.

De grands portraits sont accrochés sur le mur attirent l'attention du visiteur: Il s'agit de photographies imprimées qui représentent un chef d'Etat africain et ses enfants, dans la gestion du pouvoir. L'oeuvre est de l'artiste camerounais Hervé Youmbi qui dénonce ainsi à la dévolution monarchique du pouvoir en Afrique.

"Je me suis inspiré des cas de dévolution du pouvoir de père à fils en République démocratique du Congo, le fils Kabila qui est au pouvoir, au Togo, le fils Eyadema, au Gabon, le fils Bongo, qui est en poste. En gros j'essaie à travers monoeuvre de dénoncer cette pratique qui est devenue courante dans le continent", explique l'artiste camerounais.

Plus loin, le Béninois Julien Cossi représente sur des toiles en noire et blanc, des embarcations de négriers. L'artiste rappelle la période noire de l'histoire africaine : la traite des nègres 'esclavage.

Au total, les 42 artistes sélectionnés pour l'exposition officielle, proposent une grande diversité de techniques : il y a de la peinture, de la sculpture, de la photographie, de la vidéo, explique le secrétaire général de la biennale, Ousseynou Wade.

Lors de la première journée de la biennale dont le thème est " Créativité contemporaine et dynamiques sociales", des prix ont été décernés à des artistes.

Le grand prix de biennale a été remporté par le jeune marocain Younes Baba Ali, âgé de 26 ans et auteur de deux installations sonores. L'artiste imite, par le biais de haut-parleurs, l'appel à la prière et le bruit des embouteillages très fréquents dans les capitales africaines à travers des klaxons accrochés ça et là.

Pour lui, "l'appel à la prière est devenu un langage international". Quant à la seconde oeuvre, elle est, dit-il, "un questionnement sur la pollution sonore qui touche beaucoup les pays africains. Et cela peut rendre malade. C'est pourquoi je propose un regard critique et ironique" sur ce phénomène.