Crise malienne : Le Mali, l’UA, la CEDEAO satisfaits après la conférence des donateurs

Afriquinfos Editeur
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"C'est un très bon début, l'effort déjà consenti est significatif. J'espère que ça va continuer et que ça va permettre de régler définitivement ces questions de paix et de sécurité, non seulement au Mali, mais dans la sous-région et en Afrique", a déclaré à Xinhua le président par intérim malien, Dioncounda Traoré.

"Ce genre de crise, on n'en sort pas du jour au lendemain. Personne n'a vraiment un bâton magique pour changer les choses du jour au lendemain, mais je pense que les choses vont bien et que l' espoir est permis d'entrevoir cette sortie de crise dans les délais pas trop longs", a-t-il réagi en réponse à la durée de l' intervention militaire entreprise contre les terroristes apparus au Nord-Mali.

Le leader politique ouest-africain a rappelé ses priorités qui concourent à "rétablir la souveraineté territoriale du Mali et ensuite organiser des élections transparentes et crédibles, de manière à ce que mon pays revienne rapidement à une situation constitutionnelle normale".

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Un échéancier ? "Oui, parce que la feuille de route qui vient d' être adoptée prévoit la fin de la transition pour la fin du mois de juillet", a fait savoir Dioncounda Traoré.

Sur le dialogue avec le Mouvement national de libération de l' Azawad (MNLA) et les islamistes d'Ansar Dine, deux groupes armés qui affirment combattre pour dénoncer la marginalisation du Mali- Nord et ont annoncé s'être désolidarisés de l'action terroriste, il a affirmé que "pour le moment, il n'y a pas de dialogue".

"Mais de toute façon, a-t-il insisté, j'ai toujours dit que nous étions un pays qui privilégie toujours le dialogue et dès que cela sera possible, nous reprendrons le dialogue avec ceux qui voudront bien dialoguer avec nous".

Des contacts informels tout de même avec deux organisations ? " Pour le moment, il n'y a pas de contacts. Les contacts ont été interrompus par les agresseurs. Mais, nous ne désespérons de pouvoir les rétablir avec ceux qui restent éligibles au dialogue", a par ailleurs avancé Dioncounda Traoré.

Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le président ivoirien Alassane Ouattara, également interrogé par Xinhua, s'est de son côté aussi dit très satisfait suite à la mobilisation de financements en faveur de la résolution de la crise malienne.

"Mais, il faut maintenant que les décaissements se fassent très rapidement et que la mobilisation continue pour que nous puissions aider les Maliens et le Sahel à sortir de cette situation de manière durable", a cependant souhaité Ouattara.

Pour sa part, le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, a annoncé "tout un travail ensuite à faire pour préciser les choses" après la réunion de mardi dans la capitale éthiopienne.

"Même les experts, a-t-il expliqué à Xinhua, vont s' asseoir, ils vont étudier les offres, parce que les gens sont supposés les faire également par écrit, pour pouvoir véritablement clarifier ce qu'il y a dedans".

"Il y a certaines contributions qui sont immédiatement disponibles : les 50 millions de dollars de l'UA et les 10 millions de la CEDEAO. Certains pays par exemple n'ont pas voulu annoncer qu'ils vont fournir des armes et des munitions, ils en sont producteurs. Donc, tout ça va se mettre en mouvement maintenant", a rapporté en outre le diplomate.

"Nous sommes vraiment très satisfaits, non seulement du soutien

financier et matériel que nous avons enregistré, mais surtout du soutien politique unanime pour nous aider à combattre la criminalité et le terrorisme. Pour nous, c'est très important", s' est également réjoui à Xinhua le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo.

"Nous notons également que, en dehors des contributions en liquides, il y a des contributions en nature qui ont été annoncées telles que les équipements, les munitions et le carburant. Je pense que c'est des contributions essentielles et il nous appartiendra maintenant d'en assurer le suivi avec ceux qui ont annoncé les contributions pour que très rapidement, avec le soutien des Nations Unies, ces fonds soient mis à disposition des troupes qui sont au sol", a-t-il poursuivi.

Désormais, "les 5.550 soldats seront déployés très rapidement et nous allons travailler pour que le système des Nations Unies entre en jeu, parce que véritablement il s'agira de maintenir une paix durable. Après l'offensive qui est menée, si le territoire est libéré, il va falloir le stabiliser, le sécuriser et ça nous comptons beaucoup sur le soutien des Nations Unies, conformément à ce que dit la résolution 2425", a par ailleurs éclairé Ouédraogo.

Pour Rubel Maye Nsue Mangue, représentant permanent de la Guinée équatoriale auprès de l'UA et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) à Addis-Abeba a situé la mise à disposition de 500.000 USD en cash de son pays au profit de l'armée malienne pour combattre le terrorisme et une aide en carburant dans le cadre d'une sollicitude habituelle du président Obiang Nguema aux situations de crises, catastrophes et besoins de tous les pays du monde.

Qu'il s'agisse envers les Etats-Unis, le Japon, le Mozambique ou bien Haïti, "la Guinée équatoriale comprend que nous tous nous sommes liés. Lors de la session dernière de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le président a annoncé la création d' un fonds de 30 millions de dollars pour les situations de crise, sécheresse et famine. Etant donné que le Mali se trouve dans cette situation, nous espérons que la FAO aura la possibilité aussi de prendre des mesures pour qu'il puisse en bénéficier", a-t-il indiqué en outre.

Le diplomate équato-guinéen a cependant espérer que "le Mali va rétablir son intégrité territoriale et aussi organiser des élections démocratiques pour normaliser la situation et que l' armée malienne jouera effectivement à partir de maintenant son rôle d'une armée républicaine".