Un creuset d’excellence pour l’encadrement des Armées

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Depuis 1960, année de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale,  la  gendarmerie nationale dépendait de  l’académie militaire de Saint-Cyr en France, de l’Ecole Royale de Mekhnès au Maroc etc. pour satisfaire ses besoins en officiers.

Par la suite, l’Ecole nationale des officiers d’active (ENOA) de Thiès a pris le relais pour quelques années. Puis, face à la forte croissance des effectifs de l’Armée sénégalaise, en général, et de la gendarmerie nationale en particulier, le haut commandement de ce dernier corps a jugé nécessaire de créer sa propre école pour former ses officiers.

Une école de référence devenue un creuset d’excellence qui accueille des élèves-officiers en provenance non seulement du Sénégal mais aussi de toute la sous-région.  Le Témoin vous présente cette école.

- Advertisement -

Créée en 1981, l’Ecole nationale des Officiers d’Active de Thiès (Enoa) a pour missions de former, pendant deux ans, les officiers destinés à l’encadrement des forces armées nationales à savoir l’Armée, la Gendarmerie  et le Groupement  des Sapeurs pompiers. Un moule sénégalais qui « approvisionnait » en officiers les différents corps de l’Armée  puisque les rares officiers envoyés et formés à l’étranger jusque-là ne parvenaient pas à satisfaire  la forte la demande. Et surtout au niveau de la Gendarmerie nationale où la demande en officiers dépassait largement l’offre de l’Enoa de Thiès.

Ne voulant plus dépendre de l’Armée pour la formation de ses cadres, le haut commandement de la gendarmerie nationale a donc jugé nécessaire de créer sa propre école d’officiers. Ce non seulement pour combler le déficit dont souffrent les pandores dans ce domaine, mais aussi pour satisfaire la demande des armées des pays voisins dans le cadre d’une coopération militaire sous-régionale. C’est dans ces conditions qu’est née l’Ecole des officiers de la Gendarmerie Nationale de Ouakam. Il s’agit d’un creuset d’excellence qui venait à son heure et  qui fonctionne en parfaite complémentarité avec l’Enoa du fait que toutes ces deux grandes écoles visent à renforcer le personnel cadre des Armées. Et de l’adapter aux réalités de l’Afrique  et aux besoins des armées africaines comme celle du Sénégal dont la croissance nécessite un plus grand encadrement.

À l’image des grandes écoles de gendarmerie à travers le monde, l’Eogn de Ouakam moule des officiers en leur dispensant un enseignement militaire et une formation professionnelle ponctuée par de nombreux stages en unité. Et pendant les deux ans que dure la formation, les futurs officiers de la maréchaussée sont préparés à exercer directement leur premier commandement en matière de sécurité routière, de maintien de l'ordre, de  défense, de police judiciaire et de sécurité publique d’une manière générale. Outre le domaine professionnel (gendarmerie), les élèves-officiers de l’Egon reçoivent également la même formation militaire que leurs camarades issus d’autres écoles militaires. Un tronc commun ! D’où leur statut d’officiers complets appelés à combattre ou à commander aux cotés des Armées en temps de guerre.

En moins de dix ans d’existence, l’Ecole des officiers de Ouakam a réussi son challenge et amélioré considérablement l’encadrement de la Gendarmerie en mettant à sa disposition une cinquantaine d’officiers bien formés. Elle a aussi formé des dizaines d’officiers en provenance d’autres pays africains. Ce qui fait d’elle une véritable école africaine, et non plus seulement sénégalaise, de gendarmerie. 

La qualité de la formation et la discipline inculquée au sein de cette école font de ces jeunes gendarmes de brillants officiers prêts à l'exercice de leurs fonctions de commandement.

Comme quoi, le commandement des sapeurs-pompiers ne s’est pas trompé d’école en choisissant de former ses cadres à l’Eogn de Ouakam puisque cette école n’a rien à envier aux autres académies militaires du continent.

Pape NDIAYE

Le Témoin, hebdomadaire sénégalais
Édition N° 1139 (OCTUBRE 2013)