"Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur grave préoccupation face à la fréquence accrue des conflits et de la violence et de ses effets sur les civils au Soudan du Sud, notamment face à la nette détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans certaines régions de Jonglei," a rapporté un communiqué lu à la presse par Maria Cristina Perceval, représentante permanente de l'Argentine auprès de l'ONU qui tient la présidence tournante du Conseil pour le mois d'août.
Le communiqué a été publié à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation actuelle au Soudan du Sud, qui a fêté le deuxième anniversaire de son indépendance en juillet. Le Soudan du Sud est en proie à des violences ethniques à travers le pays, ainsi qu'à des conflits à la frontière avec le Soudan. Dans l'Etat de Jonglei, les combats entre des forces gouvernementales et des groupes armés ont entraîné le déplacement de milliers de civils depuis janvier.
"Ils (les membres du Conseil) ont fermement condamné les attaques contre les civils et le pillage des installations de l'ONU et d'autres organisations humanitaires internationales dans l'Etat de Jonglei, au Soudan du Sud", a déclaré le communiqué.
"Ils ont déploré le fait que ces attaques ont provoqué des déplacements massifs de la population civile et ont appelé le gouvernement du Soudan du Sud, qui a la responsabilité principale de protéger les civils, à accélérer les démarches pour ouvrir un accès humanitaire sûr et sans entrave pour la livraison rapide et complète de l'aide humanitaire à tous les civils ayant un besoin urgent d'assistance, conformément aux dispositions du droit international, incluant le droit humanitaire international et les principes directeurs de l'aide humanitaire de l'ONU", a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité a également appelé le gouvernement sud-soudanais à "fournir une pleine liberté de mouvement et un accès sans entrave à la Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS)". Parallèlement, le conseil des 15 membres a indiqué qu'il a pris note des récents signes d'amélioration à cet égard.
"Ils ont demandé à toutes les parties, y compris les milices armées, de faire preuve de retenue, de s'abstenir de tout acte de violence contre les civils et de respecter pleinement leurs obligations en vertu du droit international applicable, y compris le droit relatif aux droits de l'homme et le droit international humanitaire", a indiqué le communiqué. Jonglei, le plus grand état dans la partie orientale du Soudan du Sud, est en proie à des violences intercommunautaires depuis que le pays a obtenu son indépendance le 11 juillet 2011 du Soudan suite à un accord de paix. Nuer et Murley, les plus grandes tribus de l'Etat, sont piégées dans des affrontements dus à des conflits fonciers et de propriété du bétail.
Les affrontements continus dans le Jonglei ont causé de lourdes pertes et forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons.