La candidate nigériane à la présidence de la Banque mondiale veut en faire une institution "souple, rapide et compétente"

Afriquinfos Editeur
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Sous sa direction, ces trois mots-clés définiront l'avenir de la BM, a indiqué à l'agence Xinhua l'ancien directeur général de la BM au cours d'une interview, après une rencontre avec un groupe d'experts et de journalistes à Washington.

Mme Okonjo-Iweala a en effet passé lundi un entretien officiel avec le conseil d'administration de la BM, et a participé à une discussion co-organisée par le quotidien Washington Post et le Centre pour le développement global basé à Washington.

La BM a besoin d'un remaniement afin d'améliorer son efficacité. "Chaque mesure que nous prenons doit déboucher sur des résultats tangibles", a déclaré Mme Okonjo-Iweala.

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Le monde est en mutation, et la gouvernance mondiale doit également évoluer, a poursuivi Mme Okonjo-Iweala.

Dans la course à la présidence de la BM, la ministre est en concurrence avec le candidat américain Jim Yong-kim, qui s'est acquis le soutien de plusieurs actionnaires clés, comme le Japon et la Corée du Sud.

Mme Okonjo-Iweala a déclaré qu'elle soutenait pleinement l'idée d'un processus de sélection transparent et basé sur le mérite pour le poste de président de la BM, ajoutant : "Que le meilleur gagne !".

Interrogée sur sa principale contribution au concours de la présidence de la BM cette année, cette économiste chevronnée a déclaré qu'elle avait aidé à donner forme à un processus historiquement irréversible.

La BM, élément clé du système de Bretton Woods, a toujours été dirigée par un Américain depuis sa création au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le processus de sélection est cette année marqué par le fait que, pour la première fois, des candidats issus des pays en développement seront en lice contre le candidat américain.

"Je ne pense pas que le système de Bretton Woods soit mort. Mais je pense que le système de Bretton Woods a besoin d'évoluer, et qu'il est tout à fait capable de se développer" pour se mettre en phase avec l'évolution des centres de pouvoir économiques mondiaux et le désir d'une meilleure gouvernance globale exprimé par les pays en développement, a-t-elle indiqué.

Le système de Bretton Woods, entré en vigueur en 1945, a mis en place une série de règles et d'institutions, dont la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), qui fait aujourd'hui partie de la BM, et son agence soeur, le Fonds monétaire international (FMI), destinés à réglementer la gouvernance monétaire et économique mondiale.

Les 25 administrateurs de la BM doivent encore recevoir deux candidats en entretien mardi et mercredi : José Antonio Ocampo, l'ancien ministre colombien des Finances, puis Jim Yong-kim, un Américain d'origine coréenne, expert mondial dans le domaine de la santé et président de Dartmouth College.

La BM s'apprête à choisir un candidat pour remplacer Robert Zoellick, dont le mandat expire fin juin. Le futur président de la BM sera officiellement désigné lors des réunions de printemps, qui doivent débuter le 20 avril à Washington.