Le gouvernement du Maroc reporte la création d’un fonds de solidarité

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Il s'agit d'un fonds de solidarité qui devait aider à ce que l'effort consenti par la caisse de compensation soit amoindri.

Sachant que les charges de compensation seraient de l'ordre de 40 milliards de dirhams pour l'année prochaine. Destiné aux populations vulnérables, ce fonds de solidarité sociale devait également porter sur trois volets, à savoir le soutien à l'éducation à travers le programme Tayssir, la santé à travers le RAMED (Régime d'assistance médicale) et la question des populations dans les zones montagneuses.

Selon la presse marocaine, le gouvernement du Maroc a ainsi décidé de reporter à plus tard la création du Fonds national de solidarité, c'est-à-dire d'en laisser le soin aux futures institutions.

- Advertisement -

Ce Fonds devait alimenter les secteurs de l'emploi, de l'habitat social, du développement humain. Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement marocain, M. Khalid Naciri, a expliqué cette décision par sa profondeur stratégique qui devait relever des prérogatives de l'équipe gouvernementale qui succédera à l'actuelle.

En effet, l'un des défis qui sera posé pour le prochain gouvernement sera celui d'aller vers une réforme intelligente pour le ciblage des populations les plus nécessiteuses réellement.

Le ministère marocain des Finances table sur une croissance de 4,8% et un baril de pétrole à 100 dollars. Les charges de la compensation seront ramenées à 24 milliards de DH avec la promesse de changer la structure des prix des produits subventionnés.

L'inflation sera maintenue à 2% et le déficit à moins de 4% en 2012. Le financement d'une telle mesure devait passer par une contribution solidaire des banques, à hauteur de 450 millions de DH, d'un apport des assurances, solidaire, de 150 millions de DH étalés sur trois ans, et d'un versement par les opérateurs téléphoniques d'un montant équivalent à 1% de leur bénéfices, en plus de l'imposition d'un montant maximum de 200 DH aux ménages consommant plus de 1.000 DH/mois d'électricité.

Le gouvernement, qui projetait également de taxer les tranches de consommation d'électricité dépassant les 400 dirhams par mois et de prélever 30% de la taxe sur le paysage audiovisuel, comptait aussi revoir en hausse une taxe sur le tabac.

A l'annonce de cette taxe sur la fortune, le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), M. Mohamed Horani, s'était empressé de déclarer lors d'une conférence de presse qu'il s'opposait totalement à cette mesure.

Pour justifier son refus, le président du patronat avait avancé qu'au Maroc, "nous souffrons plus de problèmes structurels que conjoncturels, l'assiette fiscale est étroite et sa pression sur les entrepreneurs est déjà assez élevée". Mohamed Horani s'était déclaré favorable à un fonds de solidarité, "encore faudrait-il déterminer concrètement ses objectifs et son plan d'action. L’argent ne devrait pas poser un problème mais il n'est pas question de viser le patronat".

Conséquence: la taxe spéciale pour le ciment, devant servir à la résorption de l'habitat insalubre, augmentée de 0,10 à 0,15 DH/ kg, a été ajournée et sera laissée à l'appréciation du prochain gouvernement.

Les postes budgétaires programmés seront maintenus, comme les 25.854 postes d'emploi sur le budget 2012, dont 8.760 pour le ministère marocain de l'Intérieur et 7.500 pour le ministère de l'Education nationale.