Bouteflika ne respecte pas la tradition de l’Aïd

Afriquinfos Editeur
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Tout se passe dans le respect de la tradition populaire pour l'Aïd El Fitr en Algérie célébré ce jeudi en Algérie, ou presque.

Les magasins ont connu le grand rush pour faire le plein de provisions et comme chaque année les commerçants sacrifient l’appel à la prière de l'Aïd pour assurer l’ouverture durant les jours de fête. Mais les clients aussi sacrifient cet appel pour faire leurs courses.

Tout de même, les mosquées étaient pleines ce jeudi ainsi que les cimetières.

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En fait seule vraiment la tradition de l'Etat, une quasi-obligation, de la présence du chef de l'Etat à la Grande Mosquée pour la prière de l'Aïd n'a pas été respectée.

En effet, le Président Bouteflika était revenu à Alger, le 16 juillet dernier, après un séjour de plus de 81 jours en France où il a reçu des soins après un AVC. Depuis son retour, il reste très affaibli et beaucoup se posent la question de sa capacité à gouverner.

Le communiqué officiel de la présidence algérienne diffusée le jour de son retour précisait que président Bouteflika "poursuivra une période de repos et de rééducation"; cette absence est donc prévisible.

Pour l’Aïd de cette année, la "tradition d'Etat" a donc été assurée par le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal et les présidents des deux Chambres du parlement.

Il est très rare que le chef de l'Etat algérien s'absente à la cérémonie de l'Aïd, d’où la montée des contestations autour de sa gouvernance.

Le seul précédent connu a eu lieu en 1993, au tout début de la guerre civile. Le président du Haut-Comité d'Etat, Ali Kafi avait omis de se rendre à la prière de l'Aïd.

Aucune explication officielle n'avait été donnée à cette absence donnant lieu à des supputations et à des rumeurs dans un contexte particulièrement délicat. Selon un journaliste, Ali Kafi ne faisait tout simplement pas la prière dans sa vie et n'a donc pas jugé utile de faire dans "l'hypocrisie d'Etat". Mais l’évènement avait suscité également de vives réactions.

Le lendemain, le chef du gouvernement de l'époque, Belaïd Abdesselam, a improvisé des visites, copieusement filmées et diffusés à la TV, dans les quartiers populaires d'Alger pour montrer que "l'Etat n'était pas absent".