Les atouts de la délocalisation des activités de la GIZ au Togo

Afriquinfos Editeur
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Aussi bien parmi les autorités de la cité de Kpalimé que dans les rangs du gouvernement central à Lomé, on se satisfait du regain de la coopération entre Berlin et Lomé, et tout singulièrement de la décentralisation des activités de la GIZ, hors de la capitale togolaise. Dans les semaines à venir, les cités de Sokodé (centre du Togo) et de Tsévié (sud-Togo) accueilleront également un bureau décentralisé de la GIZ.

« Ce regain de coopération peut donner un important coup de main à la relance de la filière café-cacao au Togo, et singulièrement à Kpalimé », se réjouit le préfet du Kloto, Dr Apedo. « Cette ouverture de nos bureaux à Kpalimé nous permettra d’y gérer des activités sectorielles menées et être plus proches des populations y vivant (…) Une collaboration est déjà tissée avec les producteurs locaux de café-cacao à Kpalimé ou encore avec des artisans et mécaniciens. Trois coopérants techniques allemands travailleront dans chaque bureau régional, un pour chacun des programmes suivants : la formation technique, professionnelle et l’emploi des jeunes ; le développement rural, y compris l’agriculture ; et bonne gouvernance et décentralisation », détaille Mme Rathjen (Directrice de la GIZ-Togo). Joseph Albert Weiss, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Togo va plus loin dans la conception des activités de la GIZ hors de Lomé : « C’est le signe d’une coopération axée sur les vrais besoins des populations, c’est une coopération de proximité (…) Il faut à ce titre des élections locales pour responsabiliser un peu plus les élus locaux, dans le cadre de ces partenariats étrangers s’offrant aux collectivités qu’ils administrent ».

Plus pragmatique, Ella Schieber (Directrice Afrique centrale et occidentale de la GIZ) voit dans cet intérêt porté aux villes de l’intérieur du Togo « une opportunité pour le bureau régional de son Agence de mieux mesurer l’impact des résultats obtenus sur le terrain ». Toutes choses, aux yeux de la ministre togolaise de l’Aphabétisation, Dédé Ekoue, « qui vont permettre une meilleure appropriation du Programme de développement à la base du Togo par l’Allemagne ». « La GIZ à Kpalimé, c’est un soutien indirect apporté à l’agriculture qui emploie les 2/3 de la population togolaise. Des techniciens agricoles allemands fournissent déjà des appuis-conseils aux caféiculteurs et cacaoculteurs de Kpalimé », indique le ministre togolais de l’Agriculture, Ouro-Koura Agadazi. « Que l’ouverture de ce bureau régional aide la jeunesse de la préfecture du Kloto à se prendre en charge à travers l’auto-emploi. Le partenariat qui renaît entre l’Allemagne et le Togo va être conforté par la tenue d’élections locales », se réjouit pour sa part le ministre Semondji de la Planification du Togo.

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Le premier pan du redémarrage des liens économiques entre Berlin et Lomé (depuis fin 2011) est essentiellement technique. D’un commun accord entre les deux parties, cette reprise de rapports privilégiés prévoit une enveloppe allemande de 17 milliards de fcfa sur deux ans, autour des trois axes d’intervention suivants : la formation technique, professionnelle et l’emploi des jeunes ; le développement rural, y compris l’agriculture ; et bonne gouvernance et décentralisation. Une reprise de coopération qui embrasse aussi des thématiques transversales comme l’adaptation au changement climatique, le genre, les personnes handicapées, la lutte contre le VIH/SIDA et la vulnérabilité aux conflits.

Présente dans plus de 130 Etats dans le monde, la GIZ est le "bras armé" du BMZ (ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement).

 

(Par Edem Gadegbeku)

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