Lomé (© 2024 Afriquinfos)- La Conférence épiscopale du Togo a livré sa réaction suite à l’adoption de la nouvelle Constitution le 19 avril dernier. Une situation qui selon elle crée une très grande division, et des crispations au sein du peuple togolais.
L’adoption de la nouvelle Constitution provoque ‘’un sentiment de grande tristesse, car notre pays a besoin d’apaisement et de vérité, or cette modification de notre Constitution intervient à quelques jours des élections législatives. Et est manifestement source de division, d’incompréhension, et on se demande où allons-nous, sans parler de la crispation qu’elle entraîne auprès des citoyens de notre pays, étant donné que le Chef de l’Etat lui-même a demandé une large consultation. Et cette consultation a été largement étroite’’, se désole Mgr Benoît Alowanou, évêque de Kpalimé et président de la CET (Conférence des Evêques du Togo).
Par ailleurs, l’Eglise catholique, via sa CEJP (Commission justice et paix) s’est vue refuser sa demande d’envoyer des observateurs aux prochaines élections qui se tiendront ce 29 avril 2024. Le prélat Alowanou a invité les autorités togolaises à « écouter leur conscience, à écouter le peuple, à entendre son inquiétude et son incompréhension sur ce sujet de modification de la Constitution’’. Cette nouvelle Constitution est aux antipodes de ce qu’avait préconisé la Conférence épiscopale, rappelle l’évêque d’Atakpamé.
Le 26 mars 2024, Les évêques du Togo avaient en effet exhorté «le Chef de l’État à surseoir la promulgation de la nouvelle loi constitutionnelle». Adopté le 19 avril 2024 après une deuxième relecture par les députés du pays favorables au parti au pouvoir, ce texte change le système politique du pays. Un régime parlementaire permet désormais au Parlement d’élire «sans débat» le prochain Président de la République qui aura un pouvoir honorifique. Pour entrer en vigueur, ce texte doit à présent être promulgué par l’actuel Président Faure Gnassingbé.
Vignikpo Akpéné
