Les Algériens peu enthousiastes une semaine avant le début de la campagne législative

Afriquinfos Editeur
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Selon le politologue Bachir Medjahed, interrogé par l'agence Xinhua, "la population ne se sent pas concernée par les législatives parce qu'elle sait par avance que cela n'apportera pas un changement dans sa vie de tous les jours".

Ce désintérêt des citoyens est cette "caricature qu'ils se sont fait du député qui ne fait que lever la main pour approuver toutes les propositions du gouvernement". Abondant dans le même sens, le politologue relève la "non consistance" des programmes de beaucoup de partis politiques, notamment ceux récemment créés.

Adel M, enseignant dans une école primaire à Alger, qui a avoué à Xinhua son indécision d'aller aux urnes, a déclaré qu'à part certains candidats déjà connus de la scène politique, les autres formations politiques ne font pas le poids.

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De ce fait, "le discours politique qu'ils prononcent n'est pas convainquant et que leurs programmes sont vagues", a-t-il noté.

Pour sa part, le président de la Commission de promotion des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a constaté dans une interview accordée au quotidien El Khabar que "le citoyen n'est pas attiré par les sorties des partis politiques sur le terrain, comme si les élections ne le concernent pas".

Les raisons de ce désintéressement sont dues au climat social qui n'encourage pas à aller voter, "quand le prix de la pomme de terre frise les 100 dinars (1,38 dollar) (le kilo)", a-t-il déclaré.

Le ministre algérien de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, a lui reconnu que l'abstention constituait la vraie menace."On ne peut pas obliger les gens à aller voter. Le gouvernement a fourni toutes les garanties pour la transparence des élections législatives, allant jusqu'à prévoir pour la première fois des sanctions sévères contre les agents qui enfreindraient les règles", a-t-il relevé.

L'autre phénomène qui caractérise la campagne est le manque d’affichage. A plus d'une semaine du début de la campagne électorale, certains panneaux d'affichage réservés aux partis politiques en lice restent toujours vides.

Interrogé par Xinhua, Benkhellaf Lakhdar, coordinateur général du Front pour la justice et le développement (FJD, islamiste), a expliqué cette situation par le fait de l'indisponibilité des moyens financiers pour certains partis, l'Etat ayant décidé de ne pas financer la campagne pour les partis en lice.

La campagne pour les élections législatives du 10 mai en Algérie a commencé le 15 avril. Dans un délai de 21 jours, 44 partis politiques algériens, dont 21 nouvellement agréés, sont engagés dans la course à la députation pour les 462 sièges que compte la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN).