Algérie : Sept femmes dans le gouvernement

Afriquinfos Editeur
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Le 5 mai 2014, Abdelaziz Bouteflika a nommé le premier gouvernement de son quatrième mandat, désignant Abdelmalek Sellal comme premier ministre. Parmi ses membres, on compte 12 nouveaux venus dont 5 des 7 femmes ministres. Qui sont ces femmes qui ont quitté ou intégré le gouvernement algérien ?

Parmi les partants, on retrouve  Khalida Toumi. Elle était ministre depuis 2002. Née en 1958, elle est licenciée en mathématiques et diplômée de l’Ecole Normale Supérieure d’Alger ce qui lui a permis d’exercer en tant que professeur de mathématiques jusqu’en 1993. Dès sa jeunesse, elle s’est politisée, s’impliquant d’abord dans le parti clandestin de l’OST (Organisation socialiste des travailleurs). Ce militantisme a été pour elle une porte d’entrée vers le féminisme : d’abord membre de la Commission des Femmes au sein de ce parti, elle présida l’Association indépendante pour le triomphe des droits des femmes en 1990. En 1997, elle fut élue députée du Rassemblement pour la culture et la démocratie dont elle était la vice-présidente, en charge de la question des femmes. En 2000, elle devint chef parlementaire du parti. Un an plus tard, sa carrière politique a pris un tournant : elle démissionna et fut exclue du parti du fait de son désaccord avec sa ligne de conduite. Passant de l’opposition à la majorité, elle devint en 2002 ministre de la Communication et de la Culture puis en 2004 ministre de la culture.

Dix ans plus tard, elle cède la place à une autre femme, Nadia Labidi. Elle est principalement connue pour son œuvre cinématographique. En effet, diplômée de sociologie à l’université d’Alger, elle a ensuite fait une thèse en Arts du Spectacle, se spécialisant dans le cinéma. De 1978 à 1994 elle a travaillé au département artistique de la direction de production du CAAIC (Centre algérien pour l’art et l’industrie cinématographique) puis, elle a fondé sa société, Procom International où, en tant que réalisatrice et productrice elle a produit plusieurs documentaires, notamment sur les femmes algériennes. En 2007, elle a co-produit l’Envers du miroir avec la télévision algérienne et le soutien du ministère de la culture. Aujourd’hui, sa carrière se poursuit en tant que ministre de la culture dans un gouvernement en grande partie technocrate.

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Le ministère de l’Education Nationale passe aux mains de Nouria Benghebrit, une enseignante et universitaire au parcours large qui a occupé de nombreux postes de responsabilité. Titulaire d’un doctorat en sociologie de l’éducation depuis 1984, elle a d’abord enseigné pendant vingt ans avant de se consacrer à la recherche principalement dans l’éducation, la jeunesse, les femmes et la famille. Avant sa nomination comme ministre, elle était directrice du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc). Parmi ses nombreux postes on peut relever qu’elle fut membre du conseil supérieur de l'éducation de la commission nationale des programmes de l'éducation, qu’elle travailla dans plusieurs commissions ministérielles (justice, famille, etc) et qu’elle fut responsable de plusieurs projets de recherche au Crasc.

Pour la première fois, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat devient féminin : il passe entre les mains de Nouria Yasmina Zerhouni qui sera aidée par Aïcha Tagabou, ministre déléguée chargée de l’Artisanat. Cette dernière est la plus jeune ministre du nouveau gouvernement avec 35 ans.

Quatrième femme de ce nouveau gouvernement, Mounia Meslem, avocate de carrière, a été nommée ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme.

Enfin, deux femmes sont maintenues à leurs postes : Zohra Derdouri reste en charge du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication et Dalila Boudjemâa du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Elles font toutes deux parties des technocrates du gouvernement. Jusqu’en 1992 Zohra Derdouri fut directrice de l’Institut National d’Informatique et de 2008 à 2013 elle fut présidente de l'Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT). Ensuite, elle devint ministre, au poste qu’elle occupe encore aujourd’hui. Quant à a Dalila Boudjemâa, elle commença sa carrière comme ingénieure puis devint cadre à la sous-direction des forêts et de l’environnement de Sétif puis de Bordj. Elle entra ensuite à l’Agence Nationale pour la protection de l’Environnement où elle occupa des postes de responsabilité. A partir de 1996 elle fut chargée d’étude pour le ministère de la Santé et de la Réforme Hospitalière puis pour celui de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. En 2012 elle devint Secrétaire d’Etat Ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Depuis 2013 elle est ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement.

Le nombre de femmes ministres en Algérie est ainsi passé de 4 à 7 avec la nomination le 5 mai 2014 du premier gouvernement du quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

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