Ahmed Ben Bella, un dirigeant symbole à l’avant-garde de la lutte de l’Algérie (PORTRAIT)

Afriquinfos Editeur
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Né en 1916 à Maghnia dans l'Oranie (extrême-ouest) d'une famille de paysans marocains ayant émigré en Algérie, Ben Bella combat pendant la Seconde Guerre Mondiale dans l'armée française, avec laquelle il est promu adjudant et décoré de la Médaille militaire par le général de Gaulle en avril 1944 en Italie.

Après la victoire sur les nazis, les Algériens sont descendus dans les rues pour revendiquer l'indépendance promise par la France coloniale, ce qui s'est soldé en un bain de sang. Marqué par les massacres de ses concitoyens, Ben Bella s'engage dans la politique en Algérie en devenant un membre fondateur l'Organisation secrète (OS), une organisation clandestine visant à lutter contre la domination coloniale, prédécesseur du Front de Libération Nationale (FLN).

Arrêté en 1951 et condamné à sept ans de prison, Ben Bella s'évade en 1952 de la prison de Blida (sud d'Alger) avant de se réfugier vers la Tunisie puis l'Egypte.

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Lors du déclenchement de la guerre d'Algérie en 1954, Ben Bella, au Caire, devient l'un des neuf membres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA), direction du FLN. Il est arrêté une seconde fois par l'administration coloniale française en 1956, après que son avion eut été intercepté puis détouné en France. En prison, il est élu vice-Premier ministre du gouvernement provisoire algérien. Il retrouve sa liberté le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu arrêté par les accords d'Évian signés entre la France et l'Algérie.

Après l'indépendance de l'Algérie, Ben Bella voit sa popularité accroître rapidement. En juin 1962, il conteste le leadership du Premier ministre Benyoucef Benkhedda, et est désigné en septembre président du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). En avril 1963, il devient secrétaire général du bureau politique du FLN, avant d'être élu premier président de la République algérienne le 15 septembre 1963.

Grand admirateur de Nasser (président égyptien de l'époque), Ben Bella entreprend une politique d'arabisation du système éducatif et fait venir des enseignants du Moyen-Orient pour combler "le vide" laissé par les Français dans le domaine culturel et intellectuel.

Peu après son investiture au sommet de l'Etat, Ahmed Ben Bella est renversé le 19 juin 1965, suite à un coup d'Etat opéré par son ministre de la Défense, le colonel Houair Boumédiène. Il reste en résidence surveillée jusqu'à juillet 1979, puis assigné à résidence à M'sila (est d'Alger) avant d'être libéré en octobre 1980, l'année où il s'exile en Suisse sous la grâce du président Chadli Bendjedid. Il rentre définitivement en Algérie le 29 septembre 1990.

En 2009, il assiste à la prestation de serment du président Abdelaziz Bouteflika, et lui apporte son soutient dans sa démarche de réconciliation nationale avec les islamistes lancée en 1999.

A l'international, Benbella est nommé en 2007 président du Groupe des Sages de l'Union africaine (UA), un organe pour prévenir et intervenir dans les crises qui secouent le continent africain. Il est aussi membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine, dont les travaux ont ommencé le 4 mars 2009.