Cette commune de pêcheurs, qui s'ouvre l'Océan Atlantique, et d'où partaient vers l'Europe de nombreux jeunes à bord de pirogues destinées à la pêche traditionnelle, peine encore à oublier les traumatismes de l'émigration clandestine.
''Rien qu'en 2006, nous avons enregistré 275 morts. Il y a 645 jeunes qui ont disparu au fonds des océans et 68 autres détenus dans des prisons et que nous recherchons activement pour les ramene rici au Sénégal'', a confié jeudi à la presse locale, Bara Ndoye, membre de l'association des clandestins rapatriés et familles affectées.
Sa structure a rencontré le même jour le secrétaire général adjoint de la présidence de la République Mbaye Diack qui dernièrement a diligenté leur dossier auprès du chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade qui leur a offert 10 millions de Francs CFA pour s'adonner à des activités génératrices de revenus.
''Ce sont de valeureux jeunes, travailleurs et soutiens de familles qui ont péri au fond des océans alors qu'ils tentaient de rallier les côtes espagnoles à la recherche d'un travail pour le bien être de leurs parents'', a poursuivi Bara Ndoye.
L'évocation de ce drame a replongé dans une profonde tristesse les familles de ces jeunes qui tentaient de rallier l'Europe à bord d'embarcation de fortune.
Selon plusieurs membres de l'association des rapatriés et familles affectées, les jeunes commencent à renoncer de plus en plus à risquer leur vie dans ces voyages à haut risque.
''La cadence est maintenant à la baisse quand même. Tout le monde a mené des campagnes de sensibilisation qui ont porté leurs fruits. Nous avons fait du porte à porte pour décourager les jeunes, en les initiant au travail, en les formant pour renoncer à prendre la mer en risquant leur vie'', a assuré Bara Ndoye.