Plus de 1.000 réfugiés maliens enregistrés au Burkina

Afriquinfos Editeur
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Campés sur quatre sites dont trois dans la province du Soum ( extrême Nord et un à Bobo-Dioulasso (365 km à l'Ouest de Ouagadougou), ces réfugiés sont composés de forces de l'ordre et de sécurité, d'hommes d'affaires et de fonctionnaires.

Si depuis le 2 février 2012, ce sont 36 personnes qui ont été enregistrées à Djibo (chef-lieu de la province du Soum), les services de sécurité ont dénombré plus de 600 personnes à la date du 6 février 2012.

Il en est de même du département de Koloko (une quinzaine de kilomètres de la frontière malienne) où il a été compté le 2 février 2012, 127 comprenant 23 femmes, 34 hommes et 70 enfants et un total de 500 personnes à la date du 6 février, a indiqué le préfet de Koloko, Larba Ouédraogo joint au téléphone.

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Un guide touristique malien réfugié à Dibo avec toute sa famille, Mohamed Ali Ag Maya a laissé entendre qu'il faut s'attendre à une arrivée massive de réfugiés maliens les jours qui suivront puisque les gens veulent sauver leur vie.

Sur les sites de Djibo, on dénombre 80 familles composées de femmes enceintes, d'enfants et des personnes âgées. Elles viennent de différentes régions du Mali à savoir Goussy, de Tombouctou, de Mopti. Certains réfugiés sont arrivés au Burkina à pied, d'autres en véhicules et le plus gros lot par des moyens combinés.

Toutes issues de famille touareg, ces personnes disent avoir abandonné leurs domiciles et biens de crainte d'être pris pour cible par les autres Maliens du fait de leur appartenance ethnique comme les groupes rebelles.

« C'est la population qui a fait que nous sommes partis pour éviter le pire», a confié triste une réfugiée qui estime que c'est parce que les populations sont excédées par les attaques des rebelles qu'elles agissent ainsi en représailles contre des familles touareg.

Des réfugiés qui affirment avoir été dépouillés de leurs biens à la frontière malienne, notamment à Oro, disent être soulagés depuis qu'ils sont entrés au Burkina. Ils demandent de l'aide humanitaire puisqu'ils n'ont plus rien pour survivre.

Le Haut commissaire de la province du Soum, Hima Barké joint au téléphone souligne que sa province ne dispose pas de ressources suffisantes pour faire face aux besoins exprimés par ses populations maliennes. Il s'agit entre autres, de l'insuffisance de logements, de vivres et de médicaments.

« Ce qui pourra manquer à ces réfugiés, c'est les besoins en termes d'abri parce qu'ils sont installés à l'air libre, d'eau et d'assainissement tout comme de soins de santé », a dit le Haut commissaire, lançant un appel de secours à ces populations pour des nattes, des couvertures, de moustiquaires et de scolarisation.

Par contre au niveau de la localité de Koloko, il n'y a pas de sité ouvert à cet effet. Le seul site d'hébergement a été dressé au stade Wobi à Bobo-Dioulasso ( chef lieu de la province du Houet) pour accueillir ces réfugiés et un comité d'urgence présidé par le Haut commissaire du Houet et composé de la gendarmerie, de la police et de l'action sociale, a été mis en place.

« Seulement une dizaine de familles sont logées sous des tentes au stade Wobi, le gros lot de réfugiés a soit loué une maison en ville ou soit est hébergé par des familles amies », a confié un membre dudit comité sous le sceau de l'anonymat.