Mali: la vile garnison de Kati s’embrase suite aux attaques perpétrées dans le nord du pays

Afriquinfos Editeur
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Les manifestations de mercredi font suite aux marches organisées lundi et mardi, mais elles ont pris une autre tournure.

En effet, outre les barricades, véhicules incendiés et pneus brûlés, un accent particulier a été mis sur le saccage des biens (boutiques, magasins, cliniques, pharmacies) des Touaregs de Kati.

C'est le cas de l'un des Touaregs du nom d'El Meïdy, docteur pharmacien, qui a vu sa pharmacie et sa clinique saccagées. Plus rien ne reste sur les lieux. Ses deux voitures qui étaient sur les lieux ont été brûlées par les manifestants.

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Ils évoquent les raisons de leur acharnement contre le nommé El Meïdy en ces termes: "C'est El Meïdy qui donne l'information aux rebelles lorsque les convois militaires quittent ici (Kati, Ndlr)".

Le même El Meïdy a un immeuble à la sortie de la ville de Kati (qui est tenu en location par des particuliers), qui a été également saccagé.

El Meïdy lui-même doit sa vie aux gendarmes qui l'ont amené à temps, a-t-on appris sur les lieux.

S'il est clair qu'on ne déplore pas de perte en vie humaine, ni de blessés graves, il faut cependant noter que les dégâts matériels sont énormes à travers la ville de Kati.

En effet, une vingtaine de véhicules ont été incendiés au niveau du Conseil de cercle qui est situé à quelques mètres du tribunal de première instance de Kati.

"Je suis venu au tribunal pour le jugement d'un parent et les casseurs sont venus nous trouver ici en saccageant tout. Ma voiture est partie en fumée tout comme une vingtaine de véhicules. Vous voyez vous-mêmes", a déclaré un habitant d'une commune rurale du cercle de Kati.

Les manifestants de Kati ont promis de descendre dans les rues le jeudi prochain.

Il est à rappeler qu'au début, l'objectif visé par les manifestants était d'exiger au commandement militaire d'envoyer sur le front les militaires expérimentés tout en leur donnant les moyens appropriés et adéquats sur le terrain. Ils exigeaient également le même traitement de soin accordé aux victimes des différentes attaques récentes.

Par ailleurs, dans la ville de Kayes (1ère région du Mali), les femmes des militaires ont également marché mercredi. Celles-ci exigent l'officialisation de la mort de leurs maris par le gouvernement.

"Nos maris meurent et on ne nous dit rien. Il faut qu'on nous informe", a indiqué une marcheuse. Une autre a abondé dans le même sens. A l'issue de leur marche, elles ont fait une déclaration au gouvernorat de Kayes.