Le trafic international de drogue, le délit le plus présent aux audiences de la cour d’assises de Dakar (SYNTHESE)

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Les accusés ont, pour la majorité d'entre eux, été interpellés à l'aéroport de Dakar entre 2008 et 2009 par l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (OCTRIS). C'est le cas de deux jeunes (un Guinéen et un Nigérian) qui avaient avalé 67 boulettes de cocaïnes chacun avant d'être arrêtés le 6 août 2008 à l'aéroport de Dakar.

Selon l'ordonnance de renvoi, les deux jeunes avaient quitté Bamako pour convoyer de la cocaïne à destination de Dakar en échange de 200.000 Francs CFA. D'origine malienne, guinéenne, sud- africaine, sénégalaise,espagnole, nigérianne.. la majorité de ces trafiquants sont âgés de 25 à 35 ans.

En plus de cette tendance générale, certains dossiers évoquent des trafics intra-africains. Ainsi, des Maliens et des Sénégalais, établis à Dakar faisaient convoyer 384 Kg de chanvre indien via le train qui relie Dakar à Bamako. A Ziguinchor (Sud du pays) où une session de la cour d'assises s'est également ouverte, 4 cas sont liés au trafic international de drogue sur les 17 affaires enrôlées.

- Advertisement -

Pourtant, des sanctions sévères sont prises pour dissuader les trafiquants au Sénégal. D'après les magistrats, le trafic de drogue est passible de 10 à 15 ans de prison ferme au Sénégal. Le mercredi 18 janvier, la cour de Ziguinchor a condamné un Nigérian à 10 ans de travaux forcés. Ce dernier avait acheté et avalé de la cocaïne en Guinée Bissau avant de regagner Saint- Louis (Sénégal) en bus. Un autre trafiquant, un militaire bissau-guinéen, a été condamné par la même cour à 10 ans de travaux forcés. Il avait été arrêté en novembre 2008 à Ziguinchor lors d'un contrôle de routine alors qu'il voyageait en taxi collectif à destination de Dakar.

De part sa position géographique, le Sénégal est souvent cité comme zone de transit des narcotrafiquants. Selon le rapport de 2009 de l'ONUDC (office de l'ONU pour lalutte contre la drogue), près de 100 tonnes de cocaïne auraient transité par l'Afrique de l'Ouest sur cinq ans. En fin octobre 2011, un projet dénommé AIRCOP a été lancé à Dakar par les Nations Unies et les autorités sénégalaises pour barrer la voie aéroportuaire aux narcotrafiquants. Le but de AIRCOP : « c'est d'établir une communication et un échange d'informations sécurisés et en temps réel entre les pays d'origine, de transit et de destination du trafic de cocaïne", selon Yury Fedotov, directeur exécutif de l' ONUDC.