Toute manifestation interdite avant la décision sur la candidature du président Wade

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Cette décision inédite intervient alors que la Police d'Etat s' enrichissait de l'arrivée de 218 éléments "repêchés" de la police municipale. Elle entre dans le cadre du besoin de protéger le Conseil constitutionnel en tant qu'institution et ses cinq membres appelés "sages" et leurs familles.

Car, selon le ministre, "il est nécessaire de permettre au Conseil de travailler dans lé sérénité".

Toutefois, il n'y aura pas de couvre-feu, a indiqué le ministre Ngom.

- Advertisement -

La décision semble se justifier par le ton guerrier des déclarations du Mouvement dit du 23 juin (M23) qui regroupe des partis de l'opposition, une bonne partie de la société civile et le mouvement des rappeurs "Yen a marre", le plus radicale.

Le M23 avait en effet promis de se regrouper le 29 janvier, jour prévu pour l'annonce des candidatures déclarées à la présidentielle de 2012, pour des manifestations et pour faire comprendre aux juges qu'ils ne doivent pas valider la candidature de Wade qu'il déclare anticonstitutionnelle.

Les autorités estiment que ces déclarations sont des formes de pression sur cette institution et qu'elles feront fasse à toute forme de violence.

Les dépôts de candidature prennent fin le jeudi 26 janvier à minuit, un mois avant le scrutin présidentiel. Le président Wade a déjà déposé sa candidature devant le Conseil constitutionnel comme bon nombre de candidats.

Le 21 janvier, le camp du pouvoir et celui de l'opposition ont organisé des manifestations parallèles qui ont des allures de démonstrations de force. Le même jour, le président Wade a déclaré à Kaolack, ville située dans le centre-sud du Sénégal, devant les chefs religieux, que l'Etat a la capacité de se défendre contre ceux qui cherchent à le déstabiliser. Le 24 janvier, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a fait une déclaration similaire.

L'annonce de l'interdiction de toute manifestation par le ministre Ngom coïncide avec une attaque contre un bus de la société de transport public Dakar Dem Dikk par des inconnus, qui ont lancé à l'intérieur une grenade pour certains, un cocktail Molotov pour d'autres.