Né en octobre 1959 dans le quartier populaire de la Médina à Dakar, Youssou Ndour a débuté très jeune sa carrière de chanteur. D'abord dans "Star Band de Dakar" puis en 1979 dans le mythique groupe "l'Etoile de Dakar", avant de créer, deux ans plus tard, son propre groupe : "le Super Etoile de Dakar".
Avec le "Super étoile", Youssou Ndour et ses camarades s' inspirent des sonorités traditionnelles de l'ethnie wolof ( majoritaire) et réussissent au fil du temps à imposer le mbalax comme courant musical au Sénégal.
Ibra Ndoye, un sexagénaire nostalgique, raconte cette "belle époque".
"C'était une véritable révolution que Youssou Ndour et ses camarades comme Alla Seck (animateur), Marc Sabou (trompettiste), avaient réussi. Et ce n'était pas évident que le Mbalax puisse s' imposer devant la salsa, le jazz, le pop, le rock, le soul et funk ".
De la scène nationale, Youssou Ndour et le "Super étoile" se lancent à la conquête du monde.
L'artiste sénégalais aura un succès international et partage le podium avec des stars de renommée mondiale.
C'est le cas de Neneh Cherry (suédoise) avec qui le chanteur sénégalais a fait en 1994 un tube intitulé : "Seven seconds" qui lui a valu un disque d'or.
La star sénégalaise a aussi partagé le plateau avec des artistes comme Peter Gabriel, Sting et chanté l'hymne d'ouverture de la Coupe du monde de football en France (1998) qu'il cvhante avec la Belge Axelle Red.
Grâce aux messages de paix, d'amour qu'il véhicule à travers ses chansons, Youssou Ndour recevra plusieurs distinctions au niveau national et surtout international. Il sera par exemple désigné ambassadeur itinérant de l'UNICEF, ambassadeur de la paix et de la sécurité en Afrique de l'Union Africaine en 2010 etc.A côté de sa carrière de chanteur, Youssou Ndour se lance en affaires et multiplie ses activités.
Il crée en 2008 une société de micro crédit : "Birima" en collaboration avec le "Group Benetton".
Youssou Ndour est aussi à la tête d'un grand groupe de presse au Sénégal, composé d'un quotidien d'informations générales, d'une radio et d'une télé.
Sur son choix d'investir dans ce secteur, l'artiste et homme d' affaires s'est confié en 2010 à Jeune Afrique : "Moi je suis un artiste, un happy man ["homme heureux"], mais j'ai investi dans les médias car, s'il est important de distraire les populations, il est également nécessaire de les informer. Pour évoluer, il faut comprendre le monde d'aujourd'hui. Je ne suis pas journaliste, mais je fais confiance à mes équipes, la confiance est à la base de tout progrès".
Youssou Ndour ajoute que les médias sont aussi pour lui "une façon de participer au développement du continent, parce qu'ils donnent une chance à des jeunes de trouver un emploi. Environ 150 personnes travaillent dans le groupe Futurs Médias".
Le glissement de Youssou Ndour vers la politique s'est fait progressivement. Il avait organisé à Dakar en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela et participé à plusieurs concerts au profit de l'organisation humanitaire Amnesty International.
Son engagement politique a commencé à se faire sentir au cours des dernières années et s'est concrétiser avec avec la création en 2010 d'un mouvement citoyen dénommé "Fekkee ma ci boolé" (je suis témoin, donc j'en fais partie) en langue locale wolof. Et plus l' on approche des échéances de 2012, plus l'artiste manifeste son engagement politique.
Ainsi, le 23 décembre dernier, il a pris part à la manifestation du Mouvement du 23 juin (M23) pour dire : "le pays est à genoux. Tous les secteurs sont en difficulté particulièrement l'emploi des jeunes.
Personne ne travaille. Maintenant, il faut qu'Abdoulaye Wade ( 85 ans et candidat à la présidentielle) quitte le pouvoir, il faut qu'il s'en aille dans la paix".
Quelques jours plus tard, Youssou Ndour annonce qu'il va se lancer dans l'arène politique à partir du 2 janvier, sans donner trop de précisions. Et comme promis, l'artiste a déclaré finalement sa candidature à la présidentielle de 2012 à laquelle une vingtaine de personnalités ont déjà annoncé leur intention de participer.
