Les importations de sucre du Mali bientôt réduites grâce à la coopération sino-malienne

Afriquinfos Editeur
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Selon le constat de Mme Sangaré, il ne reste plus que 10% du chantier à finir, tandis que la grande partie des travaux est déjà faite. En effet, la centrale électrique de l'usine est par exemple déjà prête. "Cette installation, totalement autonome, fonctionne grâce aux déchets de canne à sucre", a expliqué aux visiteurs Yi Gao, le responsable de l'entreprise d'Etat chinoise, China light industrial corporation for foreign economic and technical cooperation (CLETC) qui exécute les travaux.

Le premier sac de sucre de N-SUKALA, selon les estimations officielles, sortira d'usine entre fin mars et début avril 2012. A terme, l'unité produira annuellement 100 000 tonnes de sucre blanc et 9,3 millions de litres d'alcool. Cette production correspond au traitement de 6 000 tonnes de canne à sucre par jour. "Le chantier emploie présentement entre 150 et 300 personnes. Mais, pour faire tourner l'usine, il faudra un millier de personnes", a précisé Xing Cong Zeng, le directeur de l'exploitation de l'unité industrielle, qui possède 8 610 hectares pour faire pousser de la canne à sucre nécessaire à ses besoins.

Sa production permettra de combler une part non négligeable des besoins du pays en sucre. Selon le ministère malien de l'Industrie, des Investissements et du Commerce, le Mali ne produit jusque-là que 35 000 tonnes de sucre par an alors qu'il en consomme 150 000 tonnes. Ce qui obligeait le gouvernement à importer près de 100 000 tonnes de sucre chaque année.

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"On peut mettre 30 milliards de FCFA en importation du sucre par an. C'est énorme. Notre objectif est de ne plus importer le sucre. Il y a également la sucrerie de Markala qui est en cours. Les dossiers de cette sucrerie sont en bonne voie. Maintenant on veut faire le sucre chez nous pour couvrir nos besoins et donner du travail à nos enfants", a commenté Mme Sangaré Niamoto Bah.

La société N-SUKALA S.A a été créée le 20 novembre 2009. C'est une société anonyme d'économie mixte, au capital social de 22 milliards de FCFA repartis entre la Chine qui détient 60% des actions et, l'Etat du Mali, avec 40%.

Ce projet, a indiqué Wang Fuchang, le directeur général de N-SUKALA S.A, témoigne de l'excellence des rapports de coopération entre la Chine et le Mali. Les travaux d'aménagement des terres agricoles et la construction de l'unité de traitement sont très avancés. En sus de son activité de production sucrière, N-SUKALA contribuera à la sécurité alimentaire par l'exploitation de 20 ha de cultures vivrières.

Il faut aussi souligner que le gouvernement malien espère également l'augmentation de la production de sucre par le biais de la Société Sucrière de Markala (SOSUMAR), une autre unité industrielle prévue également dans le Delta Central du fleuve Niger, dans la région de Ségou. Cette nouvelle initiative est pilotée par le géant sucrier sud-africain, Illovo, qui compte développer la culture et l'industrialisation de la canne à sucre dans cette région. Dès que ce projet sera clos, le Mali verra sa production sucrière augmenter de 250 000 tonnes par an. Ce qui lui permettra certainement de positionner comme pays exportateur du sucre en Afrique.