Mali : marche à Bamako contre le référendum constitutionnel

Afriquinfos Editeur
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Parmi les marcheurs, on pouvait reconnaître certains acteurs du mouvement démocratique des événements de mars 1991 au nombre desquels, Aly Nouhoum Diallo de la COMODE (Coordination des Mouvements Démocratiques), Oumar Mariko du Parti SADI, Mme Sy Kadiatou Sow de l'Adema Association.

A l'issue de leur marche qui a pris fin devant l'ancienne primature, les opposants au référendum ont fait une déclaration.
Il ressort de cette déclaration que "le réaménagement de la justice n'aura d'autre effet qu'un affaiblissement du pouvoir judiciaire et l'amoindrissement de son indépendance. La nomination du président de la cour constitutionnelle constitue une régression notable dans la gouvernance de cette juridiction. En effet, poursuivent-il, substituer le mode de nomination à celui d'élection est anti-démocratique dans le cas d'espèce".
 

De l'avis des contestataires, la nouvelle procédure de révision constitutionnelle préconisée par la reforme fait craindre que le congrès (session des deux chambres) soit un instrument à la disposition du président de la République lui permettant de faire l'économie du référendum chaque fois qu'il souhaite réviser la constitution pour la rendre conforme à ses pratiques et desiderata.
 

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Selon eux, l'impréparation du processus risque d'aboutir à un texte improvisé, mal élaboré, rempli de multiples lacunes et d'imperfections.
Evoquant ce qu'ils appellent les risques que cette réforme constitutionnelle pour le Mali, ils déclarent qu'une œuvre de cette importance, menée à la hussarde nous ramène dangereusement en arrière, à l'époque du régime dictatorial renversé par les événements de mars 1991. Elle risque de nous placer dans le cercle peu reluisant des pays qui se livrent à un mode autoritaire d'élaboration de la constitution, où le pouvoir constituant appartiendrait à un seul homme".
 

Ils concluent en disant que "cette réforme, si elle était adoptée, risquerait d'engendrer un régime pire que toutes les dictatures que nous avions connues, et qui serait un anachronisme au regard des aspirations à la démocratie qui nous anime tous".