Ces investissements pour lesquels les financements sont estimés entre 80 et 150 milliards de francs CFA (60 et 300 millions USD) vont assurément augmenter le taux d'accès de populations nigériennes à cette source, situé entre 10 et 12% au plan national et 2 à 3% pour le monde rural, a précisé par ailleurs M. Arzika.
Question : Quelle est la capacité installée de l'énergie électrique au Niger ?
Réponse : La capacité installée dans tout le pays est à peu près 150 MW pour la partie Nigelec et une trentaine de mégawatts pour la partie Sonichar, comme on a deux sociétés en fait qui s'occupe des services de l'électricité.
Q : Ça fait quel pourcentage de la population nigérienne qui a accès à l'électricité ?
R : Quand vous parlez de l'accès, pour l'accès aux services de l'électricité, nous avons à peu près 20 à 25% de la population, mais l'accès direct, c'est-à-dire les gens qui ont l'électricité de façon permanente et quotidienne, on est peut-être entre 10 et 12% pour le moment. Donc, ça veut dire qu'il y a du chemin à faire.
Q : C'est le taux national ? A combien estimez-vous l'accès dans l'arrière-pays ?
R : Dans le monde rural, c'est de l'ordre de 2 à 3%. C'est très faible. Pour le moment, c'est l'énergie électrique qui est encore plus à la disposition des citadins qu'à la disposition des masses paysannes qui sont dans des localités reculées. C'est pour cela que le gouvernement a entrepris justement de développer un programme d'électrification rurale pour que ces masses paysannes puissent utiliser également l'énergie électrique pour leur bien-être économique et social.
Q : Quels projets sont-ils menés aujourd'hui pour accroître la capacité de production ?
R : Au Niger pour le moment, nous avons trois grands projets pour accroître la production de l'énergie électrique. Le premier consiste à installer une centrale thermique diesel de 100 MW. C'est un projet à court terme, parce qu'on a espoir qu'il finisse d'ici douze à quinze mois. Et le deuxième, c'est le projet d'un barrage hydroélectrique de 130 MW sur le fleuve Niger, pour lequel les travaux ont commencé, il y a un délai de 5-6 ans pour le finir. Et enfin le troisième projet, c'est un projet de centrale thermique à charbon, comme nous avons d'importants gisements de charbon, pour une capacité initiale de 200 MW. Cette capacité, compte tenu des réserves de charbon, peut être accrue à 500 voire 1.000 MW.
Q : Quels sont les coûts de ces investissements ?
R : Le projet de centrale diesel, c'est un projet estimé à peu à 80 milliards de francs CFA (160 millions USD, ndlr). Le financement est partiellement acquis. Et le projet de centrale hydroélectrique, la centrale plus les ouvrages associés, ça fait à peu près 100 milliards de francs CFA (200 millions USD), en dehors du coût des ouvrages du barrage. Parce qu'il s'agit d'un barrage à buts multiples, donc qui a été conçu et qui va être construit pour la régulation du débit du fleuve pour l'agriculture et bien sûr pour la production de l'énergie électrique. Maintenant pour la centrale thermique à charbon, les études de faisabilité sont en cours, donc les coûts ne sont pas définitivement définis mais on les estime à près de 150 milliards de francs CFA (300 millions USD).
Q : Comment ces financements sont-ils mobilisés ?
R : Pour le moment, c'est les 80 milliards qui sont mobilisés, une partie sur fonds propres, une partie avec les bailleurs de fonds, notamment la BOAD (Banque ouest-africaine pour le développement, ndlr). Les autres barrages hydroélectriques, il y a plusieurs bailleurs de fonds multilatéraux qui interviennent, notamment la Banque mondiale, la BAD (Banque africaine de développement, ndlr), la BID c'est-à-dire la Banque islamique de développement, et certains partenaires bilatéraux, amis du Niger.