Tapage médiatique de Belmadi autour de Gassama: La FECAFOOT va porter l’affaire devant la FIFA

Afriquinfos Editeur
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Yaoundé (© 2022 Afriquinfos)- Chez les Ivoiriens, on aurait parlé d’un «goumin fracassant». En effet, plusieurs semaines après l’élimination des Fennecs des Barrages de la Coupe du Monde, le sélectionneur Djamel Belmadi n’est toujours pas passé outre. Dans une interview sur les médias officiels de la Fédération Algérienne de Football, il s’en prend encore à l’arbitre du barrage retour Bakary Gassama. Insinuant en des termes à peine voilés que l’officiel du match aurait été corrompu. Une sortie très peu appréciée par les dirigeants de la Fécafoot qui indiquent vouloir porter l’affaire devant la FIFA.

En des termes d’une rare dureté, Djamel Belmadi s’en est pris à l’arbitrage continental. Toujours pas remis de l’élimination des Fennecs, le technicien algérien a trouvé le responsable. Il s’agit de l’arbitre gambien Bakary Gassama. «Plus jamais on ne laissera deux trois personnes conspirer contre notre pays. On ne laissera plus jamais un arbitre venir mettre à mal un pays. Je suis obligé de dire que je n’ai pas du tout aimé le lendemain, cet arbitre, confortablement installé à l’aéroport d’Alger dans les salons, boire un café et une mille-feuille. J’ai vidé mon sac contre cet arbitre», a fustigé Belmadi. Il poursuit tout aussi virulent : «Nous quand on va dans ces pays, on n’a pas ces traitements de faveur. Il a enlevé l’espoir de tout un peuple a expliqué le sélectionneur. Quand je vous dis que j’ai crié au loup de l’arbitre depuis 3 ans pour des faits réels, ce qui n’est pas dans mes habitudes à la base, ni en tant que joueur ni en tant qu’entraîneur. C’est une catastrophe en Afrique. Chez nous, il faut régler l’arbitrage et les infrastructures, les dirigeants auraient dû s’intéresser surtout à ça.

S’il y a des terrains et des stades qui se construisent ici et là, le niveau de l’arbitrage est encore très loin du haut niveau. Pour moi, on est, et tout le continent inclus, à l’âge préhistorique au niveau arbitrage. Voulu, pas voulu, veulent-ils l’arranger ou pas, est-ce que ça en arrange certains ou pas à la FIFA, je ne sais pas, mais celui qui veut en parler avec moi, qu’il vienne».

L’interpellation de Belmadi a très vite trouvé réponse du côté de Yaoundé. La Fécafoot par la voix de son président, Samuel Eto’o, a très peu apprécié les accusations à peine voilées du sélectionneur des Fennecs. «La Fédération camerounaise de football fait part de sa vive préoccupation a la suite des propos tenus le 24 avril 2022 par Monsieur Djamel Belmadi, l’entraîneur-sélectionneur des Fennecs d’Algérie, comme suite au match comptant pour les barrages Zone Afrique de la Coupe du monde Qatar 2022», a lâché l’instance camerounaise via un communiqué signé du président Samuel Eto’o. […] Le Cameroun se réserve le droit de porter l’affaire, dans les prochains jours, devant la Commission d’éthique de la Fifa».

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Et de poursuivre : « La Fécafoot conteste ces allégations diffamatoires instillées de manière allusive et formulées de façon répétitive par les dirigeants algériens du football. Elle regrette que la persistance de cette polémique au long cours soit de nature à provoquer des incidents similaires à l’agression verbale subie par des responsables camerounais le 1er avril dernier à Doha en marge du tirage au sort de la Coupe du monde Qatar 2022».

Entre-temps, la FAF a déposé un recours auprès de la FIFA pour contester la victoire du Cameroun. Une requête de l’Algérie a très peu de chances d’aboutir. Déjà parce qu’aucun des faits reprochés à l’arbitre de cette rencontre ne semble manifeste. Mais surtout parce qu’il n’est pas dans les habitudes de la FIFA de faire rejouer un match de qualification pour la Coupe du monde après une décision arbitrale.

S. B.