Soudan: le chef d’une milice du Darfour sera jugé par une cour militaire

Afriquinfos
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Darfour (© Afriquinfos 2017)-  Un puissant chef d’une milice au Darfour, arrêté par les forces soudanaises après de violents combats la semaine dernière, va être jugé avec ses fils devant un tribunal, a indiqué mercredi un ministre.

Moussa Hilal, un ancien allié du président soudanais Omar el-Béchir dans la lutte contre les rebelles dans la région du Darfour (ouest), a été arrêté dimanche par une unité des Forces de soutien rapide (RSF) près de Mustariaha, sa ville natale dans l’Etat du Darfour-Nord.

  1. Hilal sera jugé par une cour militaire puisqu’il a dirigé une unité des gardes-frontières faisant partie des forces armées, a annoncé devant le Parlement le ministre d’Etat chargé de la Défense, Ali Mohamed Salem.

Au cours des premières années du conflit qui a éclaté au Darfour en 2003, Moussa Hilal et ses hommes ont combattu aux côtés des forces du gouvernement central, dominé par les Arabes, contre des insurgés issus de minorités ethniques s’estimant marginalisés.

Il figure sur une liste de l’ONU de personnes sanctionnées pour avoir commis des « atrocités » au Darfour.

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En 2008, M. Hilal devient le conseiller du président Béchir avant qu’un différend n’éclate entre lui et le pouvoir.

Il a été déclaré « fugitif » par les autorités après avoir refusé de se plier à une opération de désarmement des milices au Darfour lancée par les autorités.

Le ministre Salem l’accuse d’avoir « transformé sa ville natale en une cache pour fugitifs et hors-la-loi ».

Une travailleuse humanitaire suisse qui avait été enlevé en octobre au Darfour puis libéré en novembre avait été retenue en otage à Mustariaha, selon lui.

« Hilal et ses fils sont détenus et une commission d’enquête présentera des preuves contre eux devant le tribunal », a ajouté le ministre.

Le conflit au Darfour a fait près de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l’ONU, et vaut au président Béchir d’être recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de génocide et de crimes de guerre.

AFP