Côte d’Ivoire: Gouvernement et mutins trouvent un accord

Afriquinfos
4 Min de Lecture

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Abidjan (© Afriquinfos 2017)-Le ministre de la Défense a annoncé au soir du lundi 15 mai sur la radio-télé ivoirienne (RTI) qu’un accord avait été trouvé avec les militaires, sans aucune précision des modalités.
“A l’issue des échanges (avec les mutins) un accord a été trouvé sur les modalités de sortie de crise. Par conséquent, nous appelons l’ensemble des soldats à libérer les corridors (entrées de villes), à retourner dans les casernes et à veiller à la quiétude des populations”, a annoncé le ministre ivoirien de la Défense Alain-Richard Donwahi sur les antennes de la télévision nationale. Une déclaration qui a duré moins de 2 minutes.
Cet accord dont le contenu n’a pas été dévoilée aurait été conclu entre Tiébissou et N’Gatadolikro, dans le centre de la Côte d’Ivoire, où une délégation du gouvernement et des représentants de mutins s‘étaient rendus discrètement, selon une source.
Pour l’heure, nul ne sait si l’appel au calme lancé par le ministre ivoirien de la Défense a été entendu par les soldats mutins. A Bouaké, le Centre Ivoire, quartier des maquis, semblait paisible, malgré quelques tirs en l’air.
Ni de manifestations de joie ni de colère, car les militaires attendent de véritablement prendre connaissance des termes de l’accord. Jusqu’à présent, c’est plutôt la perplexité et le scepticisme qui dominent dans les rangs des mutins, échaudés par des promesses faites dans un passé récent mais qui n’ont pas été tenues.
L’intervention du ministre chargé de la Défense a été si brève sur la RTI que c’est à peine si les mutins de Bouaké ont pu la voir ou l’entendre. Surtout au vu du peu de réactions positives ou négatives généralement manifesté par des tirs de kalachnikov, on est en droit de se demander si les mutins de Bouaké et du reste du pays sont d’accord avec cet accord.
Les mutins désunis
Certains lundi soir faisaient savoir qu’ils voulaient continuer l’action, d’autres attendaient d’avoir plus de précisions mais comme il n’y a pas de leader clairement désigné dans ce mouvement, chacun juge la situation, à l’aune de ses propres intérêts et suit ou non ses camarades.
Surtout, les militaires attendaient lundi soir de savoir si le reliquat de primes qu’ils continuent de réclamer, à savoir 7 millions de francs CFA, serait versé intégralement, partiellement, immédiatement ou mensuellement. Comme « la grande muette » continue d’être silencieuse, du côté de la défense les spéculations vont bon train à Bouaké. La seule vertu immédiate de cette annonce est peut-être d’avoir permis à la Côte d’Ivoire d’éviter le pire, c’est-à-dire un affrontement direct entre frères d’armes.
Les mutins, depuis la reprise des mutineries le vendredi, insistent sur le paiement du reliquat de leur prime comme cela leur avait été promis par le gouvernement lors des mutineries de janvier. Les revendications s’élèvent à 12 millions de francs CFA de primes (18 000 euros) pour environ 8 500 soldats concernés.
Par cette nouvelle mutinerie, ces soldats mécontents veulent ainsi lever tout quiproquo quant aux déclarations faites jeudi par un groupe de soldats s‘étant présenté comme les représentants des mutins.
Ces derniers avaient annoncé renoncer aux revendications financières, lors d’une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara, qui se voulait un point final à la protestation des forces de sécurité. Loin d’apaiser la situation, cette cérémonie a déclenché un nouveau mouvement d’humeur.
Vignikpo Akpéné