Yaoundé (© 2024 Afriquinfos)- Le bras de fer entre Samuel Eto’o, président de la Fecafoot et le ministère camerounais des Sports, avec en toile de fond, la nomination du sélectionneur Marc Brys, n’en finit pas avec les rebondissements. Un courrier de la FIFA se prononçant sur cette affaire a quelque peu fait pencher la balance du côte de la Fecafoot, mais rien n’est encore joué.
S’il avait su que sa nomination allait susciter autant de remous, Marc Brys n’aurait sûrement pas accepté le job. Le technicien belge est au cœur d’une polémique qui paralyse le football camerounais. Sa nomination par le ministère des Sports est contestée par la Fecafoot, et notamment son président Samuel Eto’o.
Mardi 07 mai 2024, alors qu’il était prévu que le président de la Fecafoot rencontre le nouveau sélectionneur des Lions Indomptables, c’est plutôt un courrier qu’il a adressé au ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi. A ce dernier, il fait part des inquiétudes de la FIFA quant au processus qui a mené à la nomination de Marc Brys. «Faisant suite à une interpellation écrite de la FIFA portant sur les mécanismes de désignation de l’encadrement technique et administratif de la Sélection Masculine A, le Comité d’Urgence de la FECAFOOT réuni ce jour a pris acte desdites recommandations et s’engage formellement à mettre en œuvre toutes actions susceptibles de sauvegarder le respect des textes de la FIFA, ainsi que les lois et règlements en vigueur au Cameroun’’, indique le courrier.
Les textes de l’instance faitière du football mondial stipulent en effet que ‘’la nomination d’un sélectionneur fait partie des prérogatives exclusives des Fédérations et toute ingérence gouvernementale avérée peut déboucher sur des sanctions allant jusqu’à la suspension de la sélection et de la Fédération concernées.
Cette réaction de la FIFA n’a visiblement pas ébranlé Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports du Cameroun qui a dans une réponse adressée à la Fecafoot, reste droit dans ses bottes. Au règlement de la FIFA, le membre du Gouvernement oppose la convention MINSEP-FECAFOOT du 5 février 2015 qui selon lui, fait foi en matière de gestion du football au Cameroun. « Une lecture de bonne foi de la correspondance de la FIFA nous amène en effet à relever clairement que l’acte juridique de référence en la matière concernée est et demeure la Convention MINSEP-FECAFOOT du 5 février 2015.
Il convient de rappeler que l’article 9 de ladite Convention donne pleinement la latitude à l’Etat, via le MINSEP, de recruter et de rémunérer les membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football. Par ailleurs, elle indique clairement la nécessité de l’avis obligatoire du Ministre des Sports pour tout recrutement à un poste d’encadrement, éventuellement opéré par la FECAFOOT. Ainsi, est nulle et de nul effet toute nomination effectuée à ce sujet, sans l’avis préalable obligatoire du MINSEP. Le Gouvernement a bien respecté les termes de cette Convention. La réponse de la FIFA est, dans le fond et par prétention, sans ambiguïté à cet égard’, a martelé Narcisse Mouelle Kombi autour de ce dossier.
Le ministre des Sports exhorte en outre Samuel Eto’o à une ‘’franche et saine collaboration’’ avec le sélectionneur Marc Brys dans l’optique des prochaines échéances des Lions Indomptables. La Fécafoot et le MINSEP demeurent donc dos-à-dos sur la question de la nomination de la Marc Brys. Après la sortie de la FIFA, la question est de savoir d’où viendra le prochain rebondissement dans cette affaire?
Boniface T.
