Karim Ghellab élu président de la nouvelle Chambre des représentants du Maroc

Afriquinfos Editeur
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En vertu de l'article 62 de la nouvelle Constitution marocaine approuvée le 1er juillet dernier par référendum populaire, le président et les membres du bureau de la Chambre, ainsi que les présidents des Commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis à la troisième année de celle-ci lors de la session d'avril et pour la période restant à courir de ladite législature.

Le Parlement marocain se compose de deux chambres. Les membres de la Chambre des représentants sont élus au suffrage universel et ceux de la Chambre des conseillers (2ème chambre du parlement marocain) sont élus parmi les membres des conseils régionaux et communaux, des chambres professionnelles et des représentants des associations professionnelles et syndicales.

Le futur Parlement marocain comptera 415 sièges, dont 120 pour la deuxième Chambre au lieu de 270 actuellement dont 12 pour le patronat. La Chambre des représentants compte 395 députés élus au suffrage universel direct, 305 étant issus des listes locales et 90 de la liste nationale (60 sièges pour les femmes et 30 pour les jeunes de moins de 40 ans).

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La séance plénière a été retardée d'une heure et demie à cause d'un débat houleux autour de la constitutionnalité de la candidature au perchoir de Karim Ghellab (Parti de l'Istiqlal), les députés ayant invoqué un cas d'incompatibilité entre le mandat de membre de l'institution législative et la qualité de membre du gouvernement.

Selon les députés, M. Ghellab ne peut pas cumuler deux fonctions: Etre président de la 1ère Chambre et ministre dans le gouvernement chargé de l'expédition des affaires.

M. Ghellab, qui occupe toujours le poste de ministre marocain de l'Equipement et du Transport au gouvernement sortant et également secrétaire provincial du parti de l'Istiqlal pour la province de Ben Msik Sidi Othmane à Casablanca, était en compétition avec Mohamed Abbou du Rassemblement national des indépendants (RNI).

La séance a été marquée par le retrait des députés de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) en protestation contre "la violation de la Constitution", en référence à l'article 14 de la loi organique de la Chambre des représentants.

Pour ce parti de l'opposition, l'élection du président de la Chambre des représentants pose un problème d'interprétation de la Constitution: Selon des experts en droit constitutionnel, la présidence de la première Chambre par un ministre au sein d'un gouvernement, même s'il est chargé de l'expédition des affaires, est contraire à l'esprit de la démocratie et de la séparation des pouvoirs.

Réagissant à l'intervention des députés de l'USFP, M. Ghellab a fait valoir son droit de se porter candidat à la députation, affirmant qu'au cas où il serait élu président de la première Chambre, il présenterait sa démission de son poste ministériel, conformément à la procédure juridique en vigueur.

Rappelons que le PJD, venu en tête des élections du 25 novembre dernier avec 107 sièges, est parvenu, à la faveur de consultations menées avec ses alliés, à s'assurer une majorité numérique de 217 sièges sur les 395 que comprend la Chambre des représentants, si l'on compte les sièges du PI (60), du PPS (18) et du MP (32), soit 55% des sièges de la première Chambre.

L'Alliance du centre qui regroupe les partis du Mouvement démocratique et social, d'Al Ahd Addimocrati et du Renouveau et Equité, soutient également le gouvernement devant être formé par le chef du gouvernement désigné, M. Abdelilah Benkirane.

Ainsi, le nombre des députés sur lesquels l'équipe de M. Benkirane pourra compter atteint 224, ce qui représente 57% du nombre des sièges du parlement marocain.