88% des Algériens craignent dénoncer la corruption

Afriquinfos Editeur
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Selon cette étude effectuée sur un échantillon de 1.600 personnes dans un total de 24 wilayas (département) du pays, 51% des interrogés évoquent "la crainte d'être impliquées pendant l'instruction", et 43% parlent de l'"absence de documents à présenter pour prouver les faits", deux éléments majeurs entravant la révélation des faits de corruption.

Malgré la réticence, 82% des sondés considèrent la corruption comme un "crime", et 85% jugent que les verdicts prononcés sur les affaires de corruption sont "légers".

Si 31% des interrogés estiment que les poursuites judiciaires se font sur la base d'articles de presse, suivis par lettres anonymes (30%), dépôts de plainte (30%) et dénonciations (29%), 56% des interviewés se déclarent insatisfaits quant à la couverture médiatique des affaires de corruption.

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En outre, 78% des sondés reconnaissent ignorer les lois relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption.
L'étude a été publiée au lendemain d'un classement de Transparency international sur la corruption, qui met l'Algérie à la 112e place du monde.

L'Algérie, qui avait déjà promulgué en 2006 la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, a vu récemment signer un décret présidentiel prévoyant la composition, l'organisation et les modalités de fonctionnement de l'Office central de répression de la corruption (OCRC).

Lors de la conférence sur la lutte contre la corruption tenue vendredi dernier à Alger, le ministre algérien de la Justice, Tayeb Belaïz, a indiqué que les pouvoirs publics "n'ont jamais nié l'existence d'affaires de corruption", affirmant la détermination des autorités de réunir toutes les conditions pour mettre fin à cette gangrène.