Niamey (© 2023 Afriquinfos)- Plus en odeur de sainteté au Niger depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, les troupes françaises sont priées par les nouvelles autorités de Niamey de quitter le pays. Une requête à laquelle Paris refuse de céder indiquant n’avoir de compte à rendre qu’au régime du Président déchu Mohamed Bazoum. C’est dans ce contexte que le Président Emmanuel Macron, dans un entretien avec «Le Point», remet les interventions miliaires françaises au Sahel dans leur contexte.
Pour Emmanuel Macron, malgré l’évidente perte de terrain voire une répulsion envers la présence militaire française dans le Sahel, ces interventions étaient justifiées. « Si l’on prend de la hauteur, la France a eu raison de s’engager au côté d’États africains pour lutter contre le terrorisme. C’est son honneur et sa responsabilité. Si nous ne nous étions pas engagés, avec les opérations Serval puis Barkhane, il n’y aurait, sans doute, plus de Mali, plus de Burkina Faso, je ne suis même pas sûr qu’il y aurait encore le Niger« , a expliqué le Président Macron.
Sauf que cette époque où la France et ses troupes avaient pignon sur rue dans la région du Sahel est révolue. Tour à tour, le Mali, le Burkina Faso et récemment le Niger ont exigé le départ des Forces françaises. Le 3 août dernier, les putschistes nigériens ont dénoncé les accords militaires avec Paris. 1.500 soldats de la Force Barkhane sont toujours déployés dans le pays et depuis le coup d’Etat, des voix notamment d’organisations de la Société civile pour réclamer leur départ.
Mais Emmanuel Macron n’en démord pas: « Ces interventions françaises, à la demande des États africains, ont été des succès. Elles ont empêché la création de califats à quelques milliers de kilomètres de nos frontières. Il y a, certes, une crise politique dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest. Et quand il y a un coup d’État et que la priorité des nouveaux régimes n’est pas de lutter contre le terrorisme, la France n’a pas vocation à rester engagée. C’est, il est vrai, dramatique pour les États concernés« , a poursuivi le Président français. Son pays conteste toujours la légitimité du CNSP et réfute la révocation des accords militaires entre les deux pays.
Les autorités françaises exigent toujours le retour à l’ordre constitutionnel au Niger car pour Emmanuel Macron: «Ce coup d’État est un coup contre la démocratie au Niger, contre le peuple nigérien et contre la lutte anti-terrorisme», a-t-il de nouveau dénoncé.
Boniface T.