Kampala (© 2023 Afriquinfos)- Coup de pression de la Banque Mondiale sur l’Ouganda afin que le pays abroge sa loi anti-homosexualité adoptée en mai 2022. L’institution de Bretton Woods annonce qu’elle ne financerait plus aucun nouveau projet dans le pays.
Depuis mai 2023, l’homosexualité ou la promotion de l’homosexualité est punissable de peines allant jusqu’à la sentence capitale en Ouganda. Les multiples condamnations des associations de défense des droits de l’Homme et des pays occidentaux n’ont pas fait reculer les autorités ougandaises, notamment le Président Yoweri Museveni.
La Banque Mondiale a décidé de hausser le ton en suspendant son accompagnement au pays. Dans un communiqué publié mardi 08 aout, l’institution a indiqué que la loi anti-homosexualité «allait fondamentalement à l’encontre des valeurs de la Banque mondiale (BM)». Ajoutant que dans ces conditions, «aucun nouveau financement public pour l’Ouganda ne sera(it) présenté à notre Conseil d’administration». «Nous pensons que notre objectif d’éradication de la pauvreté dans une planète vivable n’est atteignable que s’il inclut tout le monde, quelle que soit l’ethnie, le genre ou l’orientation sexuelle. Cette loi remet en question ces efforts», a justifié la BM.
Yoweri Museveni lui, n’en démord pas: «En Ouganda, les relations sexuelles sont confidentielles, même les relations hétérosexuelles. Par conséquent, si un homosexuel garde sa nature pour lui ou cherche confidentiellement de l’aide auprès des médecins ou des prêtres, cela n’enfreindra pas cette loi». Ladite loi reçoit large soutien dans ce pays conservateur où elle est brandie comme un rempart nécessaire contre l’immoralité occidentale.
S. B.
