«Salaire et revenu décents»: Afruibana salue la Déclaration conjointe des Gouvernements d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique et du Luxembourg en faveur de l’intensification du dialogue institutionnel

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Paris (© 2023 Afriquinfos)- Afruibana se félicite des actions annoncées par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, dans une déclaration conjointe commune, signée le 1er juin 2023, afin de rendre les chaînes d’approvisionnement mondiales durables et de renforcer la conduite responsable des entreprises.

Cette déclaration apparaît, aux yeux d’Afruibana et des pays producteurs qu’elle défend, comme une étape importante et constructive dans les discussions qui se tiennent autour de la notion de salaire «décent» et ce pour au moins deux raisons.

La déclaration consacre une place centrale au dialogue social et institutionnel

La déclaration commence par reconnaître l’importance de l’atteinte de salaires « minimums adéquats » dans l’éradication de la pauvreté, du travail des enfants et du travail forcé.

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Pour ce faire, les 4 signataires :

encouragent un dialogue institutionnel entre les gouvernements des pays acheteurs et des pays producteurs pour permettre la réalisation de chaînes d’approvisionnement durables, déclarent penser que cet objectif peut être atteint : en soutenant le dialogue social et l’autonomisation des travailleurs et des producteurs dans le cadre de la coopération au développement, en préconisant une conduite responsable des entreprises.

La déclaration confirme le rôle-clé de l’OIT pour déterminer des indicateurs du coût de la vie qui pourraient à l’avenir servir de base normative

Face aux initiatives unilatérales en cours, la déclaration soutient clairement l’OIT comme l’institution multilatérale ayant l’expertise et la légitimité indispensables pour développer les indicateurs et les méthodologies nécessaires au suivi des évolutions du coût de la vie des travailleurs et de leurs familles dans les pays d’approvisionnement.

Ces indicateurs pourront ainsi d’autant mieux informer le dialogue social, sans s’y substituer, et constituer à l’avenir une «base normative» pour les futurs projets de la chaîne d’approvisionnement en faveur du salaire et du revenu «minimum adéquat» dans les pays en développement. Une orientation à laquelle notre association souscrit et qui permettra aussi à l’avenir une meilleure prise en compte des avantages en nature dans les rémunérations globales.

La déclaration rappelle enfin que l’augmentation de la productivité doit être l’une des références de base pour l’augmentation des salaires des travailleurs dans les pays partenaires. Il s’agit d’un rappel économétrique important et devrait inviter les parties prenantes à apprécier dans la durée les éventuels décalages qui pourraient se créer entre ces deux facteurs essentiels.

En conclusion, le Président d’Afruibana, M. Joseph Owona Kono, se réjouit de cette déclaration claire, forte et porteuse d’avenir, par laquelle plusieurs États membres de l’Union européenne se sont positionnés sur des principes directeurs qui permettront de réaliser sur ce sujet le partenariat gagnant-gagnant auquel les pays en développement aspirent : «Cette déclaration conjointe, tout en consacrant le dialogue social et son ancrage local, manifeste le sens de la responsabilité qui animent les pays consommateurs dans l’atteinte durable d’une rémunération équitable et satisfaisante pour les travailleurs des chaînes agricoles des pays producteurs.

Elle marque donc une étape décisive sur le chemin menant à la “responsabilité partagée” (telle que définie par le Forum Mondiale de la Banane) et viendra éclairer et guider les discussions avec les certificateurs et les acteurs de la grande distribution dans la conclusion d’accords de responsabilité partagée, au service d’une économie mondiale plus juste et plus durable».

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