‘Jour J’ ce 11 avril pour le premier satellite kenyan lancé par SpaceX

Afriquinfos Editeur
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The SpaceX Falcon 9 rocket with the company’s Crew Dragon spacecraft lifts off from pad 39A for the Crew-6 mission at NASA's Kennedy Space Center in Cape Canaveral, Florida, early on March 2, 2023. - NASA’s SpaceX Crew-6 mission is the sixth crew rotation mission of the SpaceX Crew Dragon spacecraft and Falcon 9 rocket to the International Space Station as part of the agency’s Commercial Crew Program. (Photo by CHANDAN KHANNA / AFP)

Californie (© 2023 Afriquinfos)- C’est ce mardi 11 avril 2023 à 6h 48 que devrait décoller le premier satellite d’observation kényan depuis la base américaine de Vandenberg en Californie, à bord d’une fusée Falcon 9 de l’entreprise américaine Space X, pour ensuite se déployer une heure plus tard.

Ce satellite Baptisé «Taifa-1» (Nation-1, en swahili), a été entièrement conçu par une équipe de chercheurs kényans. Il s’agit d’un petit objet – 10 cm sur 10 de largeur et 30 cm de long –, mais un grand moment pour l’agence spatiale kényane.

Taifa-1 a été conçu et développé à Nairobi par une équipe d’ingénieurs kényans pour un coût estimé à 50 millions de shillings (environ 350.000 euros), en collaboration avec l’entreprise bulgare Endura Sat qui s’est occupée de la fabrication et du test de certaines pièces du satellite.

’Cela va nous permettre de surveiller par exemple notre couverture forestière. Perdons-nous des forêts ou bien est-ce que notre politique de reforestation permet d’augmenter notre surface forestière ? En ce qui concerne les ressources en eau, cela peut permettre de surveiller si nous perdons de l’eau ou bien si les volumes augmentent, voire de détecter des sources de pollution’’, a confié le colonel Brig Hillary Kipkosgei, directeur par intérim de la Kenya Space Agency (KSA).

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Le satellite permettra au pays de lutter également contre la sécheresse ‘’dans une certaine mesure’’. ‘’Mais pour surveiller la sécheresse, un satellite qui fournit des images ne suffit pas. Il faut également des capteurs sur le terrain et un satellite plus grand qui, à partir de ces capteurs, arrive à évaluer s’il y a une baisse du taux d’humidité des sols et donc un risque de sécheresse’’, a précisé le colonel Kipkosgei.

Et d’ajouter : ‘’Notre satellite, parce qu’il est petit, n’a pas cette capacité. Mais pour nous, c’est une étape, un tremplin. Nous sommes en train d’apprendre à construire des satellites. Nous avons commencé, en 2018, avec un satellite trois fois plus petit que celui-ci et, depuis, nous avons fait des progrès’’.

Nairobi espère commencer à recevoir des données à partir du mois d’août. D’ici là, il lui faut achever la fabrication du récepteur au sol et laisser le temps à Taifa-1 de se stabiliser et aux équipes de le configurer. Il sera le 46e satellite africain à être placé en orbite, 25 ans après le premier, un satellite égyptien lancé en 1998. Selon les autorités kényanes, les données collectées doivent permettre d’améliorer la gestion des ressources naturelles du pays et d’aider le secteur de l’agriculture.

Avec cette révolution, ‘’nous avons atteint une certaine maturité. Ensuite, nous voulons, grâce à ce satellite, continuer à apprendre. C’est notre premier satellite opérationnel, il y a donc des choses à apprendre sur la gestion d’une opération spatiale, sur la gestion d’un récepteur au sol. En matière d’acquisition et de traitement des données, nous avons aussi des choses à apprendre’’, a en outre laissé entendre le directeur par intérim de la Kenya Space Agency (KSA).

’Et par la suite, nous souhaitons utiliser ces connaissances pour lancer d’autres satellites… Trois, quatre, cinq et peut-être même six satellites qui travailleront ensemble et formeront une constellation. L’objectif est d’avoir des sources d’informations variées qui se complètent et que l’on peut comparer’’, a-t-il souligné  sur RFI.

Et de poursuivre: ‘’Notre programme spatial est peu connu. Les gens ne connaissent pas nos capacités et les opportunités que cela représente. Nous voulons donc profiter de cette opportunité pour sensibiliser les gens et pour obtenir leur soutien pour pouvoir investir dans d’autres programmes à l’avenir’’.

En 2018, le pays avait déjà lancé un premier nanosatellite, mais uniquement à titre expérimental.

V. A.