Egypte : l’embelli du tourisme se confirme à la veille de la présidentielle

Afriquinfos
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Le Caire (© 2018 Afriquinfos) –Cette embellie intervient alors qu’Abdel Fattah al-Sissi, qui a fait du retour à la stabilité et à la croissance une priorité, doit décrocher haut la main un deuxième mandat lors de la présidentielle de fin mars.

Loin du Caire, dans la cité balnéaire d’Hourghada (est), les touristes étrangers, eux, se prélassent de nouveau face à une mer bleue turquoise, tandis que les bateaux embarquent des groupes de plongeurs.

Avec ses 75 visites au compteur, Bent Skovboe, un Danois de 77 ans, est un habitué. « Même s’il n’y avait que la (…) la plongée, je viendrais. Mais ils ont aussi des pyramides au Caire, des temples à Louxor, le Nil et Assouan, et les gens sont très chaleureux », déclare à l’AFP M. Skovboe, en maillot de bain et lunettes de soleil.

Voyagistes, hôteliers ou commerçants locaux se réjouissent de la hausse des réservations et des taux d’occupation, en particulier sur les rives de la mer Rouge, comme à Hourghada.

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« La demande pour l’Egypte est très forte, surtout sur le marché allemand », confirme Ali Okda, PDG de Travco Travel Company, partenaire local de TUI, la plus importante société de tourisme et de voyages au monde.

Marc Zafra, responsable chez LuxairTours, le voyagiste luxembourgeois, revendique-lui une « augmentation de 250% » des réservations sur un an.

Déboires en masse

Les déboires du tourisme égyptien ont commencé dans le chaos qui a suivi le soulèvement populaire de 2011 et la chute du président Hosni Moubarak.

Puis, en octobre 2015, l’industrie a été encore plus affectée par l’attentat contre un avion russe transportant des vacanciers de Charm el-Cheikh, qui a coûté la vie à 224 personnes. Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque, et Moscou a interdit les vols directs vers l’Egypte.

L’année suivante « a été l’une des pires pour le tourisme », dit à l’AFP Hisham El Demery, président du Bureau de promotion du tourisme.

En 2016, l’Égypte a accueilli 5,4 millions de touristes, contre 14,7 millions en 2010, année de référence.

Le manque à gagner a été massif, avec 3,8 milliards de dollars de revenus en 2016 contre 12,5 mds en 2010.

Cette chute spectaculaire a été un énorme coup dur pour le pays aux prises avec l’une des pires crises économiques de son histoire.

Le retour a finalement été amorcé en 2017, avec 8,3 millions de visiteurs, avant de se confirmer en ce début d’année.

De leur côté, les professionnels du tourisme veulent afficher leur optimisme pour la suite, faisant valoir que la crise les a amenés à bâtir une industrie plus robuste, avec une diversification de leur clientèle.

Vignikpo Akpéné