Zimbabwe: Peut-on croire à la « nouvelle démocratie » que promet Mnangagwa ?

Afriquinfos
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Harare (© Afriquinfos 2017)-L’ancien Vice-président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa va prêter serment demain vendredi en tant que nouveau président du Zimbabwe. Celui-là qui a longtemps régné aux côtés de  l’ancien président, son mentor Rober Mugabe promet le début « d’une nouvelle démocratie ».

 

« Je voudrais remercier mes collègues, menés par Mpofu du bureau politique, qui ont orchestré le processus qui a permis que l’ancien président Robert Mugabe signe sa lettre de démission. Il est désormais l’ancien président de la République du Zimbabwe. Nous voulons relancer notre économie, nous voulons des emplois. Je me fais le serment d‘être votre serviteur », a déclaré Emmerson Mnangagwa qui prend la tête de la Zanu-Pf.  Le désormais ancien vice-président va dans la foulée prêter serment demain vendredi en tant que nouveau Président du Zimbabwe (d’après la constitution, le chef du parti au pouvoir est président de la République), jusqu’à l’élection d’un nouveau président en 2018. Selon des informations diffusées par le parti au pouvoir, l’ancien vice-président sera candidat à l’élection de 2018.

 

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Le « crocodile » a-t-il vraiment changé ?

Beaucoup de zimbabwéens sont heureux que Robert Mugabe ait cédé son fauteuil présidentiel. Dans les rues, ils étaient nombreux ces derniers jours danser et à chanter l’arrivée d’une nouvelle ère. Une nouvelle ère incarnée par Mnangagwa qui aura été pendant longtemps, le plus proche collaborateur de l’ancien président. Pour plusieurs observateurs, il n’y a de changement que du nom du dirigeant du Zimbabwe. En effet, si Mugabe est perçu comme un dictateur, que dire de Mnangagwa à qui l’on reproche d’avoir mené les massacres de ces dernières années qui ont permis de conserver la main-mise du régime sur le pays ?

Ministre de façon quasi continue jusqu’en 2014 (sauf entre 2000 et 2005 où il est président du Parlement), il est d’abord chargé de la Sécurité, puis de la Justice, des Finances, du Logement rural et enfin de la Défense. Ministre de la sécurité nationale, Mnangagwa était alors responsable de la Central Intelligence Organisation (CIO), le service de renseignements auteur de nombreuses exactions.  On décrit le nouvel homme fort d’Harare comme « cruel » et intraitable. Le « crocodile » comme il est surnommé va devoir montrer un nouveau visage pour définitivement rassurer ses compatriotes mais aussi la communauté internationale.

T.W.