Zimbabwe : L’Assemblée Nationale vote une loi contre les licenciements abusifs dans le pays

Afriquinfos Editeur
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Mardi dernier, l’Assemblée nationale zimbabwéenne a approuvé une proposition de loi du gouvernement  qui vise à interdire les licenciements abusifs qui touchent les entreprises publiques et privées du pays. La loi devait désormais simplement recevoir le feu vert du Sénat pour être validée. C’est le quotidien gouvernemental «The Herald» qui a rapporté l’information mercredi dernier. Selon le journal, le gouvernement avait déposé la semaine dernière un projet de loi visant à modifier le code du travail zimbabwéen en vue d’interdire purement et simplement les licenciements arbitraires.

 «Aucun employeur ne pourra mettre fin à un contrat sans un accord mutuel écrit avec l’employé», précise le texte. Le gouvernement propose également  que les employeurs souhaitant licencier leurs employés, s'adressent en premier lieu au comité d'entreprise ainsi qu'à  un organisme gouvernemental. Ce sont ces derniers qui décideront, si les licenciements sont justifiés ou non.

Ces mesures  font suite au licenciement de la télévision nationale d’environ 300 employés pour alléger sa masse salariale. Un licenciement qui fait partie d’une longue série de licenciements qui frappe les entreprises publiques et privées du Zimbabwe depuis que la Cour Suprême a rendu un arrêt autorisant les employeurs à  renvoyer des salariés, à  condition de donner un préavis de trois mois.  

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 Economie ébranlée

 Selon les syndicats du pays, au moins 18.000 emplois ont été supprimés en seulement trois semaines depuis la décision de la Cour Suprême.

 Plusieurs entreprises en proie à de profondes difficultés financières en ont profité pour diminuer considérablement le nombre de leurs employés. Cet état de choses vient ébranler l’économie du Zimbabwe déjà en crise profonde depuis le début des années 2000 suite à la réforme agraire du président Mugabe, qui a brisé un secteur-clé de l’économie du pays.

Les lois d’indigénisation, qui exigent que la majorité des parts des entreprises soient détenues par des Zimbabwéens, sont également décriées car elles feraient fuir les investisseurs étrangers.

 En attendant une meilleure issue de sortie de crise, la loi devrait être validée par le sénat ce jeudi 20 août avant que le président Robert Mugabe ne signe sa promulgation. 

 Larissa AGBENOU