le Zimbabwe a besoin de réformes pour obtenir un soutien budgétaire

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Fonctionnant sur un maigre budget de 5 milliards de dollars américains maximum depuis 2009, le Zimbabwe se bat avec des problèmes de financement qui affectent la reprise économique suite à une décennie de déclin. Le manque de confiance des investisseurs et de nouvelles injections de capitaux dans l'économie ont provoqué une grave crise de liquidité, forçant de nombreuses entreprises à dégraisser ou à cesser leurs activités.

Le ministre zimbabwéen des Finances Patrick Chinamasa va présenter le budget national 2014 dans les deux prochains mois dans le contexte de recettes en baisse pour le gouvernement.

 Traditionnellement, le budget national est présenté en novembre, mais le ministre des Finances a dû reporter la session pour pouvoir mieux s'entretenir avec les acteurs concernés et explorer de nouveaux canaux de financement. Récemment, il a déclaré à un séminaire pré-budget que le Zimbabwe allait encourir un déficit budgétaire de 100 millions de dollars en 2013 à cause des flux de revenus en baisse au cours du dernier trimestre de l'année.

- Advertisement -

Le commentateur économique Luxon Zembe a déclaré à Xinhua que le Zimbabwe, qui affiche une dette étrangère d'environ 10 milliards de dollars, pourrait obtenir un soutien budgétaire s'il entreprenait des réformes économiques inspirant la confiance des investisseurs et des partenaires au développement. Le pays n'a pas obtenu de soutien budgétaire depuis plus de 10 ans, depuis que ses relations avec l'occident se sont tendues et depuis que le pays a échoué à rembourser ses dettes auprès du FMI et de la Banque mondiale.

 Une grande partie de l'assistance vient de l'aide humanitaire apportée par les bailleurs de fonds. M. Zembe a souligné que le pays devra être transparent en ce qui concerne ses revenus diamantaires, réduire les hauts niveaux de dépenses du gouvernement et rendre les compagnies nationales viables et indépendantes. Ces trois aspects, a-t-il poursuivi, permettront de booster la confiance des investisseurs dans l'économie et à d'attirer le soutien budgétaire pour le pays. "Les questions liées au respect de l'état de droit et les droits de propriété aident également à créer la confiance des investisseurs. Tous les investisseurs, de Chine ou d'occident, veulent faire des affaires avec des gens responsables", a insisté M. Zembe, qui est également le président d'une des plus grandes banques commerciales du pays, CBZ. Pour Godfrey Kanyenze, économiste pour le Labor and Economic Development Research Unit, réservoir de pensée du Zimbabwe Congress of Trade Unions, le Zimbabwe restera dans une position difficile pour obtenir un soutien budgétaire à moins qu'il ne ré- tablisse ses relations avec le FMI et la Banque mondiale.

Selon lui, tant que le pays affichera des dettes, aucun pays ni aucun partenaire au développement n'injectera de l'argent au Zimbabwe. Un autre analyste économique, Vince Musewe, a indiqué que le Zimbabwe n'avait pas d'autre choix que de trouver une solution de financement urgent pour redynamiser l'économie. "Les dépôts bancaires sont à des niveaux critiques et il n'y a pas d'importants flux attendus à la trésorerie. A moins que le FMI et la BAD ne viennent à la rescousse, l'économie est susceptible de s'effondrer", a-t-il averti.