La visite du secrétaire d’Etat des Etats-Unis peut améliorer les chances de l’Egypte d’obtenir un prêt du FMI

Afriquinfos Editeur
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M. Kerry a déclaré samedi soir au Caire que les Etats-Unis se sont engagés à aider l'Egypte à devenir un pays démocratique doté d'une économie efficace.

 "Cette visite peut déboucher sur un soutien à l'économie égyptienne et bien sûr améliorer ses chances d'obtention de prêt de secours du FMI si M. Kerry est satisfait de ses rencontres avec les différentes parties, c'est à dire la présidence, l'opposition et les organisations de la société civile", a indiqué à Xinhua Saeed Al-lawindy, expert politique et chercheur du Centre d'Al-Ahram pour les études politiques et stratégiques.

 Il a cependant ajouté que les Etats-Unis ne feraient rien pour le seul bien de l'Egypte car les relations entre les deux pays sont fondées sur leurs intérêts mutuels, et que l'intérêt principal des Etats-Unis au Moyen-Orient consiste à garantir la sécurité d'Israël. "Les Etats-Unis ne sont pas innocents dans cette histoire de retards du FMI, car ils demeurent un membre important et influent du Fonds", a poursuivi M. al-Lawindy.

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"Des dizaines de milliards de dollars ont été passés en contrebande à l'étranger, mais pour l'instant l'Egypte peine à obtenir un prêt de 4,8 milliards de dollars, un montant très bas par rapport aux sommes qui ont été pillées", a-t-il ajouté. Pour sa part, Mahmoud Bakry, expert politique et rédacteur en chef de l'hebdomadaire El-Osboa, a déclaré à Xinhua que M. Kerry avait clairement exprimé au Congrès des Etats-Unis son soutien à l'Egypte pour l'obtention du prêt du FMI.

 M. Bakry estime que la visite de M. Kerry pourrait apaiser l'atmosphère politique tendue en Egypte et conduire le Front de salut national (FSN) à renoncer à sa décision de boycotter les prochaines élections législatives.

"M. Kerry a une forte relation avec le groupe des Frères musulmans, les principaux partisans du président Mohamed Morsi", a déclaré M. Bakry, qui parait convaincu que la visite de Kerry en cette période de manifestations anti-gouvernementales constantes en Egypte a pour objectif de soutenir M. Morsi. Lors de sa première journée au Caire, le secrétaire d'Etat a rencontré M. Moussa, figure de proue de la coalition d'opposition FSN et chef du parti Conference (et ancien chef de la Ligue arabe), qui a décidé de boycotter les prochaines élections législatives en raison d'un manque de garanties au sujet de leur intégrité.

Bakry a analysé que les entretiens de M. Kerry avec M. Moussa et d'autres figures de l'opposition, en amont de la rencontre avec le président Morsi dimanche, pourrait viser à les persuader l'opposition réfractaire à prendre part aux élections. Dans l'ensemble, des observateurs égyptiens estiment que la visite de M. Kerry en Egypte a pour but d'aboutir rapidement à un consensus politique entre le gouvernement égyptien et l'opposition, étape nécessaire à la transition démocratique et à l'approbation du prêt du FMI pour sauver l'économie de l'Egypte.