‘Vision Golfe 2023’, un autre regard saoudien du monde qui devrait aussi intéresser l’Afrique

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Paris (© 2023 Afriquinfos)- L’événement Vision Golfe 2023 a été lancé en grande pompe ce 13 juin 2023 à Paris, au ministère de l’Économie, des Finances, de l’Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique. Le but: réfléchir à la problématique de la géopolitique des ressources en 2023.

Cette conférence de deux jours, est l’une des concrétisations des développements politiques, économiques et culturels de ces dernières années entre la France et les pays du Golfe. Elle vise à promouvoir la coopération commerciale dans des marchés à fort potentiel de croissance, et intervient au moment où le continent africain fait également face à plusieurs défis.

Selon Paris, l’idée de cette rencontre est d’adopter les meilleures pratiques destinées afin d’établir des partenariats durables et de trouver des opportunités de coopération et d’investissement dans divers secteurs. «C’est la première fois que nous réunissons pendant deux jours les principaux acteurs économiques des pays du Golfe ainsi que leurs partenaires français. C’est le témoignage le plus éclatant de l’importance que nous accordons à la relation entre la France et les États du Golfe», a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique à l’ouverture de la conférence.

La lutte contre le changement climatique était au cœur des premiers échanges. ‘’C’est parce que les États du Golfe se sont collectivement engagés dans cette transition climatique, parce qu’ils ont pris la mesure du défi et ont aussi les ressources naturelles – et, n’hésitons pas à le dire, les ressources financières – pour financer cette transition énergétique qui va coûter très cher que cela a beaucoup de sens que la COP28 soit attribuée à l’un de ces États’’, a précisé Bruno le Maire.

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Les pays arabes et africains sont aussi confrontés à des défis majeurs nécessitant des actions communes et coordonnées, avaient indiqué les participants à la 10ème réunion consultative de l’Association des Sénats, Choura et Conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA), tenue en mai dernier à Ezulwini, au sud de la capitale d’Eswatini Mbabane.

Au terme de cette session, les parlementaires ont souligné que les gouvernements arabes et africains devraient tirer les leçons des crises économiques actuelles et établir des partenariats stratégiques pour faire face aux défis auxquels ils sont confrontés.

’Ils devraient également utiliser tout leur potentiel et les opportunités qui se présentent pour assurer leur sécurité alimentaire et énergétique’’, ont-ils ajouté, mettant l’accent sur la nécessité de contenir l’inflation et éviter de provoquer une récession économique en raison des mesures prises par les banques centrales.

Les participants ont relevé également que ces nouveaux défis obligent les pays arabes et africains à engager une réflexion stratégique à long terme pour faire face aux catastrophes et aux situations d’urgence, ainsi qu’à répondre au besoin pressant d’une stratégie globale de gestion des crises pour renforcer leur résilience.

Signalant que les pays arabes et africains sont capables d’intervenir efficacement pour faire face aux crises s’ils mobilisent leurs capacités et leurs potentiels collectifs, ils ont rappelé que ce genre de défis ne peuvent relevés qu’à travers des approches collectives et intégrées.

Concernant le problème du changement climatique,  il a été souligné l’importance d’assurer la transition vers l’économie verte comme étant un des moyens de surmonter les crises économiques, notamment en investissant dans les énergies renouvelables.

Les gouvernements arabes et africains devraient adopter des lois qui facilitent la transition vers l’énergie propre, encouragent les investissements dans les secteurs de l’économie verte et offrent aux investisseurs des incitations fiscales, des facilités de crédit et des exonérations douanières», soutient la même source.

Cette rencontre a porté principalement sur le renforcement des bases d’une coopération entre les pays membres, ainsi que l’approfondissement du débat sur un certain nombre de questions et de sujets qui revêtent une importance capitale pour les parties africaine et arabe.

Ainsi, les travaux de ce congrès se sont articulés autour de deux thèmes principaux, à savoir «Les effets des crises internationales multiformes sur les économies africaines et du monde arabe» et «L’importance de l’économie verte dans le renforcement du développement en Afrique et dans le monde arabe».

En 2019, la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le Ministère de l’économie des Émirats arabes unis (EAU) ont également envisagé de collaborer en vue de faire bénéficier la région d’un partenariat durable avec les investisseurs.

Les pays du Golfe, une puissante opportunité pour un partenariat durable

Le ministre français affirme par ailleurs: ‘’Les États du Golfe jouent un rôle décisif pour la transition énergétique; l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman, le Bahreïn, les Émirats arabes unis [EAU], le Koweït sont des pays décisifs pour cette transition. […] L’ancien monde, c’est le Golfe qui rime avec pétrole. Le nouveau monde, ce sont les États du Golfe qui investissent massivement dans les énergies renouvelables et dans la lutte contre le réchauffement climatique.» Il ajoute que «le meilleur symbole de tout cela est le fait que la COP28 à Dubaï sera présidée par l’un de ces États du Golfe.

Une aubaine pour l’Afrique également qui vise d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, les ODD et l’Agenda 2063, alors qu’elle abrite un grand nombre de minéraux.

Dans un monde en proie aux crises de toutes natures, les pays du Golfe offrent un réservoir considérable d’opportunités dans tous les secteurs d’activité: produits alimentaires, équipements et solutions pour les industries agroalimentaires ou pour l’élevage et l’aquaculture; AgriTech et FoodTech; industrie aéronautique. Sur le volet attractivité, les très importantes capacités d’investissements, tant publiques que privées, couplées aux “visions”, les plans nationaux de développement, de modernisation et d’investissement élaborés.

Bandar Ibrahim Alkhorayef, ministre de l’Industrie et des Ressources minières de l’Arabie Saoudite, indique que ‘’malgré les défis auxquels l’économie mondiale se trouve confrontée, les pays du Golfe offrent une infrastructure propice à l’investissement et l’attraction des talents’’.

En outre, il fait part des grandes ambitions de l’Arabie saoudite dans le secteur industriel et minier. «La stratégie industrielle du Royaume met en avant douze domaines regroupés en secteurs et destinés à renforcer la résilience: se concentrer sur la sécurité alimentaire, les produits pharmaceutiques et l’armée.

Vision Golfe a réuni les principaux acteurs économiques de ces deux régions du monde (ministres, dirigeants de PME, start-up et cadres supérieurs).

Vignikpo Akpéné