USA: Obama quitte la Maison Blanche, ses réalisations envers l’Afrique se sentiront sur la durée

Afriquinfos
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Nairobi (©Afriquinfos, 2017) – Ce mardi, Barack Obama a prononcé son dernier discours en tant que Président des USA. Le 44ème président des  Etats-Unis passera ainsi le relais au républicain Donald Trump le 20 janvier 2017. Il aura été durant  huit (08) années très médiatisé et surtout admiré. Cependant, Barack Obama n’aura pas comblé les attentes placées en lui par ses «frères» Africains. Le premier président noir des Etats-Unis aura déçu plus d’un…

 

Avec l’élection de Barack Obama en 2008, beaucoup d’Africains avaient cru à un réel  engagement des Etats-Unis envers leur continent. Mais, ils vont déchanter. Du moins, lors du premier mandat du premier président noir des USA. «L’Afrique espérait que cette élection inédite se traduirait par un engagement accru des Etats-Unis dans le continent.

D’autant plus que le président élu entretenait des liens forts avec le pays de son père où il s’était rendu à deux reprises, lorsqu’il travaillait pour le Sénat», analyse Tirthankar Chanda, écrivain et journaliste à Radio France Internationale (RFI).

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Mais tel n’a pas été le cas lors de ses premières années à la Maison Blanche. Le 44èmeprésident de la 1ère puissance mondiale devait s’occuper des «patates chaudes» laissées par son prédécesseur Georges W. Bush.

Ce qui s’est traduit aux yeux des Africains comme un désengagement des Etats-Unis. «Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à un retrait progressif mais continu des Etats-Unis en Afrique. Pour nous, c’est d’autant plus déconcertant que cela se passe alors même qu’un fils de notre continent est à la Maison Blanche», avait déploré en 2013 Mo Ibrahim, homme d’affaires soudanais, et Président d’une Fondation de grande renommée.

Or, le nouveau président élu devait s’atteler à «éteindre» le feu (la lutte contre la pieuvre islamiste, Al-Qaida) allumé par son prédécesseur. Et aussi, devait-il  lutter contre le chômage (qui avait grimpé de 10% à la fin des années 2008) et  restructurer l’économie américaine affaiblie par la crise financière mondiale. Ce qui a fait que lors de son 1er mandat, il a privilégié la politique intérieure.

Tournées ciblées, peu d’engagement sur le terrain Afrique

Mis à part les quelques tournées (Ghana et Egypte) en Afrique lors de son 1er mandat, c’est lors de son deuxième mandat qu’Obama a véritablement effectué des visites sur le continent. Des visites qui l’ont conduit au Sénégal, en Tanzanie. Bill J. Clinton et Georges W. Bush ont initié des programmes d’aide pour l’Afrique au cours de leurs mandats. Le «President’s Emergency Plan for Aids Relief» est à titre d’exemple un plan d’aide d’urgence contre le virus du sida. Il a permis de mettre des milliers de sidéens africains sous des antirétroviraux.

Le Millenium Challenge Corporation ; l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), Africom (Commandement militaire pour l’Afrique), sont entre autres des engagements des Etats-Unis envers l’Afrique à travers ces deux présidents ayant précédé Obama. Sous  Georges W. Bush, l’aide des Etats-Unis aux Etats de l’Afrique subsaharienne a été multipliée par quatre (04), passant de 1,4 milliard de dollars en 2002 à 8,1 milliards en 2010.

Barack Obama a aussi eu son programme d’aide pour le continent de son père. Son administration a lancé  entre 2013 et 2015, «Feed Africa» (qui devait promouvoir l’autosuffisance alimentaire), «Trade Africa», (destiné à faciliter les exportations africaines vers de nouveaux marchés) et surtout «Power Africa», un projet d’électricité en Afrique. L’objectif est d’atteindre 300.000 mégawatts à l’horizon 2030. Ce sont en réalité des projets à long terme qui pourraient changer l’Afrique si les financements suivent. Mais les projets Obama semblent avoir oublié la politique africaine. Des jeunes d’Afrique avaient surtout pensé qu’il ferait partir des régimes dictatoriaux.

Sur ces dossiers sensibles, Barack Obama ne s’est visiblement pas impliqué. Mise à part «sa diplomatie souterraine » (beaucoup soulignent son implication dans la réussite de la transition guinéenne après l’éjection de Daddis Camara), son «fait d’arme» mémorable aura été son fameux discours d’Accra devant l’Assemblée nationale du Ghana en 2009. «L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes». Selon des analystes, c’est après son mandat que les Africains (surtout les jeunes) verront l’impact de sa politique africaine. Car, selon eux, s’il lui est reproché d’avoir «négligé» le continent qui a vu naître son père, il ne faut surtout pas oublier que Barack Obama est élu sur la base d’un programme américain et pour des Américains. Et c’est sur cela qu’il a été jugé.

 

Anani  GALLEY & Bella Edith