Togo/Grève : La note circulaire qui ravive les tensions

Afriquinfos Editeur
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La dernière escalade des protestions est partie de l’assemblée générale synchronisée de la Synergie des travailleurs du Togo (Stt) section Dapaong. Des milices, armées de gourdins, de machettes…ont violemment réprimé la réunion visant à protester contre une décision ministérielle. Il s’agit d’une note circulaire controversée du ministre en charge de l’éducation, Florent Maganawé.

A en croire les travailleurs, le gouvernement au lieu de donner une réponse favorable à leur plate-forme revendicative qui dure depuis 2013, cherche plutôt à remplacer leurs camarades enseignants par les enseignants volontaires. Ce que le ministre a démenti sur la télévision nationale.

Pour lui, il s’agirait d’une mesure préventive destinée à épargner les élèves en classe d’examen et qui subissent les aléas de la grève de plus en plus répétitive.

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Cette sortie du ministre fait suite à l’écho de la menace d’entrer à nouveau en grève de la Stt. La centrale syndicale a prévenu  des conséquences qui découleraient si un seul de ses membres est licencié. Une menace qui a eu lieu au cours d’une conférence de presse quelques heures plutôt avant la clarification de la fameuse note sur la télévision publique par Florent Maganawé la semaine dernière. En clair, le ministre a cherché à calmer la tension que lui-même a créée par la curieuse note circulaire. Et c’est dans la foulée de l’indignation suscitée par le projet de licenciement des enseignants que s’est tenue l’assemblée générale de Dapaong qui a dégénéré.

Lundi dernier, à Dapaong, toute la ville s’est levée comme un seul homme pour protester contre la répression des milices. Les élèves sont sortis pour apporter leurs soutiens à leurs enseignants. D’importants dégâts sont enregistrés. Entre autres, la préfecture a été saccagée. Des ministres envoyés pour tenter de calmer la situation n’ont pu rien faire. Comme une trainée de poudre, il y a eu des manifestations de soutien aux enseignants dans certaines grandes villes du Togo comme Vogan, Bassar, Kpalimé, Badou…

A Lomé la capitale, les travailleurs en soutien à leurs camarades victimes des exactions des milices ont observé une grève sèche depuis lundi dernier. Ainsi, l’hôpital Chu-Sylvanus Olympio, le plus grand centre hospitalier du Togo tourne au ralenti. Au deuxième jour de la grève sèche, des élèves des écoles publiques de Lomé étaient dans les rues toujours en soutien à leurs enseignants. Dans la foulée de leurs manifestations, ils ont délogé des classes leurs camarades de certaines écoles privées.

 Malgré la menace et les intimidations qui pèsent sur les responsables de la Stt, ils ne comptent pas céder et durcissent le ton. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Gilbert Tsolenyanu, porte-parole de la Stt. 

« On continue la grève. Tous les travailleurs qui se réclament de la Stt, à partir d’aujourd’hui, n’assistent plus à aucune rencontre convoquée par les membres du gouvernement, sauf s’ils réfèrent à la Coordination nationale. On rappelle que notre plate-forme est toujours en vigueur avec les 280 points de redressement et la valeur indiciaire qui sont pour nous prioritaires pour cette année 2015. On déclare que  la Synergie n’a jamais fait l’apologie de la violence et ne sent aucunement responsable des événements de Dapaong. Par contre, la Synergie indexe clairement le gouvernement comme responsable de ces faits et lui demande de prendre ses responsabilités en procédant à la démission du ministre en charge de l’Education, seul responsable de l’escalade des violences ».

 Anani  GALLEY

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