Togo : Le portefeuille des Mines fait bien sûr défaut car provisoirement rattaché à la Primature

Afriquinfos Editeur
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Dans le nouveau gouvernement mis en place le 31 juillet, le ministère de l'Energie et des Mines de la précédente équipe gouvernementale a été supprimé et suscité divers commentaires au Togo du fait qu'il avait été confié à M. Noupokou Dammipi qui prend, à présent, le portefeuille des Transports.

Interrogé jeudi par les députés sur ce défaut, le Premier ministre Ahoomey-Zunu Séléagodji a fait état d'un portefeuille « rattaché provisoirement » à son cabinet, lors de la présentation de son programme d'actions devant l'Assemblée nationale afin d' avoir son vote de confiance.

Ceci, au regard, dit-on, de la sensibilité de secteur des mines dans la nouvelle vision politique et économique qui table sur les ressources minières pour atteindre des objectifs ambitieux dont un fort taux de  croissance économique, est aujourd'hui situé à 5,6%.

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En fait, le rattachement de ce portefeuille à la Primature intervient dans un contexte de redressement économique où les autorités togolaises se sont engagées dans l'attribution de divers permis d'exploitation et d'exploration pour une relance de l' économie par la mise en valeur des ressources minières du pays avec, en toile de fond, la confirmation attendue d'un gisement de pétrole offshore.

En avril dernier, la société Pierres ornementales et marbres du Togo (Pomar-Togo), ayant obtenu un permis d'exploitation du marbre, a démarré son projet d'exploitation des réserves de marbres de plus de 50 millions de m3 à Pagala qui nécessite un investissement de près de 100 milliards de francs Cfa.

D'un autre côté, la société SCANTOGO-Mines, filiale du cimentier allemand Heidelberg Cement Group, a entamé l' exploitation à grande échelle pour 50 millions de tonnes d'un gisement de calcaire après obtention d'un permis à cet effet et entreprend de construire d'une usine de ciment dans le cadre d'un projet global de 258 millions de dollars. Ceci, outre la présence déjà de Diamond Cement-Togo et de la société West african cement ( WACEM) en activité depuis et qui a également obtenu, en plus, un permis d'exploitation à grande échelle de calcaire portant sur un volume d'environ 25 millions de tonnes.

La filière des phosphates qui était, jusque-là, un poumon de l'économie togolaise, sera étendue dans un programme de modernisation qui prévoit de nouveaux investissements avec l'exploitation de nouvelles réserves de phosphate carbonaté et la production en perspective de l'acide phosphorique.

En 2008, la société MM Mining, basée aux Iles Bahamas, avait obtenu un permis pour l'exploitation à grande échelle des gisements de fer et des métaux connexes. Une convention a été signée et porte exploitation, transformation et commercialisation de différents minerais, notamment le manganèse, le fer et la chromite.

Le rattachement de ce portefeuille intervient également à un moment où le pays s'est engagé dans un processus de transparence dans l'industrie extractive en lorgnant l'entrée dans l'Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITIE).

En octobre 2010, le Togo a été désigné pays candidat de cette norme mondiale de transparence par le Conseil d'administration de l'ITIE et a produit, en avril 2012, son premier rapport sur les recettes provenant du secteur extractif pour le compte de l'année 2010.

Le document a fait état des recettes de près de 60 millions de dollars en droits, redevances et taxes diverses obtenues de 17 entreprises extractives.

L'ITIE a relevé des insuffisances de ce rapport tout en l' indiquant encourageant du fait que les pays du Sud rechignent à se soumettre aux dispositions de ce mécanisme qui est une norme mondiale pour la transparence des revenus des industries extractives.