Togo: L’achat de casque va s’ajouter aux fournitures pour la rentrée de septembre 2023

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2023 Afriquinfos)- Déjà assujettis à la forte flambée généralisée des prix, les parents d’élèves au Togo s’apprêtent à faire plus d’un tour de main dans leur portefeuille pour cette rentrée académique 2023-2024 qui est déjà aux portes. Au-delà des articles scolaires classiques, la liste des fournitures cette année s’est rallongée avec un article des pas des moindres : le casque, du moins, pour les parents dont les enfants se rendront aux cours à moto. Et ceci découle de la récente mesure du gouvernement togolais.

Alors qu’au Togo, la mesure du port de casque obligatoire n’était imputable qu’aux conducteurs d’engins à deux et trois roues, l’exécutif togolais a durci le ton en fin de ce mois d’août 2023, en rendant obligatoire le port du casque également pour les passagers de ces engins sus-cités.  Et bien entendu, le défaut de port de casque par les passagers des engins à deux ou trois roues est désormais sanctionné.

 La nouvelle mesure a entraîné une hausse des prix des casques sur le marché. En effet, certains vendeurs ont profité de cette nouvelle réglementation pour augmenter de manière abusive le prix de leurs produits. Ainsi, le casque qui était vendu à 6 000 FCFA est passé à 8 000 FCFA dans certains endroits, tandis que celui de 10 000 FCFA est désormais fixé à plus de 12 000 FCFA. Sur ce, pour des parents qui ont deux à quatre enfants qui n’ont le choix de se rendre à l’école qu’à moto, la facture reste salée, sans déjà compter les frais de fournitures scolaires, les frais de scolarité et tout le reste.

Toutefois Face à cette spéculation, le ministre du commerce a publié un communiqué. Mettant en garde les auteurs d’éventuelles spéculations sur les prix des casques. De plus, une descente a été effectuée dans certains endroits pour vérifier le prix du marché.

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’Pédagogie, vérification des prix, rappel à l’ordre, les équipes de contrôleurs et inspecteurs de commerce veillent à l’application effective du communiqué du Ministre du commerce relatif à l’interdiction de la spéculation sur les prix des casques pour les engins à deux roues’’, lit-on dans un tweet du ministère togolais du commerce.

La situation relative à l’inflation et à l’augmentation continue des prix des produits de première nécessité inquiètent les couches sociales qui n’en peuvent plus. Même si la tendance est mondiale, au Togo, les populations émettent davantage des cris de détresse.

Courage donc à tous ces parents d’élèves pour cette rentrée académique 2023-2024,  dont la date est fixée au 25 septembre prochain

Un taux d’inflation déjà en hausse

Au Togo, le taux d’inflation s’est inscrit à 6,9% au mois de juillet, en légère augmentation comparativement aux 6,8% du mois précédent, d’après les données de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (INSEED). Cette tendance marque un léger retour à la hausse, après une période de stabilisation au premier trimestre de l’année.

Parmi les postes de consommation ayant connu les plus fortes augmentations en juillet, on compte les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées« , qui se sont distingués avec une hausse de 2,3% sur l’indice national harmonisé des prix à la consommation (INHPC).

Dans la même tendance, les coûts des dépenses de santé ont progressé de 0,3%, tandis que les articles d’habillement et chaussures ont enregistré une légère augmentation de 0,1%. Sur une base trimestrielle, comparativement à la situation en avril 2023, le niveau général des prix en juillet 2023 a augmenté de 1,7%.

Cette évolution est principalement portée par la croissance des indices des fonctions produits tels que les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (hausse de 4,2%), les « Restaurants et Hôtels » (augmentation de 0,7%), les « Transports » (croissance de 0,7%) et les « Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer » (hausse de 1,3%).

Développements macroéconomiques récents

La croissance du PIB réel a connu une baisse pour se situer à 5,5 % en 2022 contre 6,0 % en 2021, en raison des effets conjugués de la crise sécuritaire dans l’extrême nord du pays et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le taux d’inflation a augmenté de 4,6 % en 2021 pour atteindre 7,8 % en 2022, sous l’effet de la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie. Le déficit du solde budgétaire s’est creusé, passant de 4,7 % du PIB en 2021 à 8,4 % en 2022, du fait des mesures de soutien au pouvoir d’achat (subvention/exonérations fiscales pour les produits de base) et des dépenses de sécurité additionnelles.

Le solde du compte courant du pays reste structurellement déficitaire, passant de 0,9 % en 2021 à 3,7 % du PIB en 2022. Cette évolution du solde du compte courant est imputable à la montée des prix des biens importés (pétrole et biens alimentaires) en lien avec les perturbations des chaînes d’approvisionnements logistiques liées à la pandémie de COVID-19 et aux effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le Togo présente un risque modéré de surendettement.

L’encours de la dette publique représente 55,9 % du PIB en 2022 contre 63,1 % en 2021, en raison de la maîtrise de la dette publique rendue possible par les mesures prises en matière de gestion de la dette.

Perspectives et risques

Les perspectives économiques du Togo s’annoncent favorables, en raison de l’exécution des projets structurants de la feuille de route gouvernementale 2025 impulsant les infrastructures, des réformes économiques et financières ainsi que des réformes structurelles, y compris celles visant à accroître la production et les rendements agricoles. Sur cette base, le PIB réel devrait croître à 6,3 % en 2023 et 6,6 % en 2024. L’inflation devrait baisser de 3,8 % en 2023 à 2,6 % en 2024, grâce aux mesures de soutien au pouvoir d’achat prises par le gouvernement pour atténuer les tensions inflationnistes.

Vignikpo Akpéné