Lac Tchad : Le président Déby appelle à plus de solidarité

Afriquinfos Editeur
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"Si rien n'est fait pour inverser la tendance à la dégradation des eaux et des terres, les conséquences de notre inaction seront certainement irréversibles et très dommageables pour le développement des pays riverains du Lac Tchad et pour l'écosystème mondiale" a déclaré le chef de l'État tchadien. Depuis plusieurs décennies, le bassin du Lac Tchad est entré dans un cycle de déficit pluviométrique au point que la Lac, chaque année de plus en plus atrophiée et desséchée, ne peut plus jouer son rôle de régulation sur le climat ni entretenir des activités économiques essentielles aux 30 millions de personnes vivant dans son espace vital.

Cette situation est due notamment à une accentuation des phénomènes d'érosion, d'ensablement de sécheresse et de désertification. Selon les spécialistes de l'environnement, le lac risquerait de disparaître à moyen terme si des mesures énergiques de protection ne sont pas prises pour inverser la tendance négative observée.

Les six États membres de la CBLT (Cameroun, Centrafrique, Libye, Niger, Nigeria et Tchad) sont, à des degrés divers, touchés par les effets de la variation climatique ajoutée à la pression humaine ayant entraîné une réduction considérable de la superficie du lac (de 25.000 km2 dans les années 60 à environ 2.500 km2 aujourd'hui, soit une diminution d'environ 90% en 45 ans).

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En plus du budget de la Commission pour l'exercice 2012-2013, les chefs d'État et de gouvernement de la CBLT doivent réexaminer quatre propositions: inscription du Lac Tchad au patrimoine mondial de l'Humanité, travaux d'aménagement et de désensablement du Lac et de transfèrement des eaux de l'Oubangui, amélioration des conditions socioéconomiques des populations riveraines, et poursuite des travaux de recherches et de développement.

A ces quatre préoccupations vient s'ajouter la question sécuritaire. Le président Déby Itno a convié ses homologues à créer "immédiatement" une force dissuasive pour sécuriser le bassin du Lac Tchad confronté aux menaces terroristes (secte nigériane Boko Haram) et des groupes armés (notamment ceux dirigés par Baba Laddé et Joseph Kony en Centrafrique). "L'heure est plus que jamais à l'action, une action coordonnée à travers des projets réalistes, en commençant par ce que nous pouvons faire dès autour' hui", a-t-il expliqué.

Prennent part au sommet de N'Djaména, les présidents centrafricain François Bozizé, nigérien Mahamadou Issoufou et nigérian Goodluck Ebélé Jonathan. Le Cameroun s'est fait représenter par son président de l'Assemblée nationale, Cavaye Yegué Djibril; et la Libye par son chef de la diplomatie, Dr Ashour Saad Ben Kail. Il y a également une délégation du Conseil militaire suprême d'Egypte, en qualité d'observateur.