Les situations en RCA et en Syrie domineront le programme de travail du Conseil de sécurité de l’ONU en décembre

Afriquinfos Editeur
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Invoquant une situation "dont nous avons à maintes reprises souligné la gravité", M. Araud a expliqué que l'adoption d'une résolution sur la RCA doterait la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) d'un mandat de protection des civils et de stabilisation du pays, créerait un fonds fiduciaire pour financer les activités de la Mission, appuierait le déploiement d'une force française et instaurerait une commission chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme commises dans le pays.

Alors que la crise humanitaire ne cesse de s'aggraver en RCA, les signalements de violations graves des droits de l'homme s'y multiplient, notamment de violences interconfessionnelles. Hier, le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) a déploré des tueries perpétrées par des groupes armés à 100 kilomètres de la capitale Bangui, au cours desquelles au moins douze personnes ont été tuées et 30 autres blessés, notamment des enfants. Des incidents qui portent, selon l'ONU, "la marque de la violence aveugle et de la stigmatisation communautaire".

Le président du conseil a ajouté que la résolution adoptée jeudi ouvrirait la possibilité de transformer la MISCA en une opération de maintien de la paix. "Cette transformation s'effectuerait sur la base de l'examen d'un rapport du secrétaire général sur l'évaluation de la situation, qui serait remis dans trois mois", a-t-il précisé.

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Selon lui, Le conseil est parvenu à un texte équilibré qui vise à la fois à poser les bases juridiques d'une transformation de la MISCA en opération de maintien de la paix, mais ne signifie pas une transformation automatique.

Abordant la situation en Syrie, qui sera de nouveau examinée cet après-midi lors de consultations en présence de la Coordonnatrice spéciale de la mission conjointe ONU-OIAC, Sigrid Kaag, M. Araud a déclaré que la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d'urgence, Valerie Amos, avait confirmé, hier, devant le conseil, que "la crise humanitaire dans ce pays est la plus grave depuis le génocide rwandais". La question de l'accès humanitaire vers les localités assiégées demeure une priorité commune des membres du Conseil, a-t-il relevé.

Le Président a ensuite annoncé la tenue d'une réunion, le 12 décembre, sur la paix et la sécurité en Afrique, au cours de laquelle le secrétaire général Ban Ki-moon fera un exposé récapitulatif sur sa récente visite au Sahel, tandis qu'une autre réunion sur cette même région est prévue une semaine plus tard. Cette réunion, a noté M. Araud, aura pour thème le trafic de stupéfiants au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Le secrétaire général et le directeur de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) prendront la parole sur un phénomène que l'Ambassadeur Araud a qualifié d'entrave croissante et de menace continue pour la gouvernance et la sécurité régionales.