Présidentielle 2023 en RDC: Encore des tractations pour unifier l’Opposition, comme en 2018

Afriquinfos Editeur
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Pretoria (© 2023 Afriquinfos)- A quelques semaines de la Présidentielle en RDC prévue le 20 décembre et à moins d’une semaine du début de la campagne, cinq candidats de l’opposition, ont entamé le lundi 13 novembre, des pourparlers à Pretoria en vue de la désignation d’un candidat commun. S’avance-t-on vers une alliance solide ou un remake de l’accord de 2018 qui s’est effrité avant même le scrutin ?

Après Genève en 2018, on parlerait bientôt de l’Accord de Pretoria ? C’est ce qu’espèrent les partisans de l’opposition congolaise dont certains leaders sont réunis dans la capitale sud-africaine pour désigner un candidat commun. Y sont représentés : Martin Fayulu, candidat malheureux de la présidentielle de 2018, l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, le député du Kasaï-Central Delly Sesanga et le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix, qui a récemment annoncé sa candidature.

Si le temps presse vu que la campagne démarre dans moins d’une semaine, au sein de la plateforme de l’opposition, on joue la prudence ‘’pour éviter les erreurs du passé’’ : « Évidement qu’il faut une candidature commune, confiait il y a quelques mois l’un des candidats. D’ailleurs, on a commencé à véritablement exister dans le débat quand on s’est regroupé en plateforme. Mais il faudra que l’on désigne un nom le plus tard possible pour qu’il ne devienne pas l’homme à abattre ».

Parlant d’erreur du passé, l’opposition fait référence à la désignation à Genève de Martin Fayulu comme candidat unique. Mais l’accord était parti en lambeaux après les désistements Vital Kamerhe et Felix Tshisekedi qui ont fait déposé un ticket commun. De récentes révélations de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de RDC, Corneille Nangaa, indiquent qu’il y aurait eu un accord entre Joseph Kabila et Felix Tshisekedi, suite à l’élection présidentielle de 2018. Pour le camp Fayulu qui revendique toujours sa victoire en 2018, cet accord n’avait pour seul but que d’empêcher ce dernier de devenir Président.

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Aussi à Pretoria, il s’agit d’abord d’une réunion préparatoire à laquelle prennent par les lieutenants des différents candidats mais aussi des observateurs de la vie politique congolaise ,notamment l’organisation de la société civile La Lucha. Il s’agit avant tout, de sonder les intentions de chacun et poser les cadre des négociations, avant la rencontre prévue entre les candidats le 18 novembre prochain, veille du début de la campagne électorale.

Rien n’est pourtant garanti. La volonté de certains candidats de concourir seul pour tester leur popularité peut prendre le dessus, craignent certains observations. Le Dr Denis Mugwege qui se présente pour la première fois à un scrutin, voudrait par exemple se jauger auprès de l’électorat. Martin Fayulu qui n’a toujours pas digéré ce qu’il considère comme un ‘’hold-up’’ en 2018, tient à sa revanche.

En outre, des divergences subsistent au sein de la plateforme s’agissant de son élargissement ou non à d’autres candidats. Ils sont en tout 26 dont les dossiers ont été validés par la Cour Constitutionnelle. Une dispersion des voix qui arrange le camp de Félix Tshisekedi dans un contexte d’élection à un tour. : « Je pense que le défi de ce camp aujourd’hui contre Félix Tshisekedi, ce sera de parvenir à recréer une nouvelle dynamique autour d’au moins une ou deux candidatures. Certains candidats doivent accepter de s’aligner. » soutient Trésor Kibangula, analyste politique à Ebuteli, l’Institut congolais de recherches. Reste à savoir, qui parmi ces candidats fera office de rassembleur.

Boniface T.